Sois dans l’allégresse et réjouis-toi, car l’Éternel fait de grandes choses ! Joël 2:21
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.L’Eternel renverse la situation. Faisant pendant au triple appel au deuil du chapitre précédent, Joël lance maintenant un triple appel à la joie touchant la terre, les animaux et le peuple (Joël 2.21, 22, 23).
Terre, ne crains pas, Sois dans l’allégresse et réjouis-toi, car l’Éternel fait de grandes choses ! Joël 2:21
Nombreux sont les interprètes qui se cachent derrière le problème des sauterelles que le narrateur fait venir du « nord » tout comme les ennemis araméens et mésopotamiens, pour escamoter cette incise qui semble prêter aux insectes une action d’éclat. La Bible de Jérusalem met la proposition entre parenthèses bien que les manuscrits soient unanimes quant à son authenticité. Autre moyen de surmonter une option gênante, certains traducteurs (dont NIV) et commentateurs ( à l’instar de Stuart, p. 256) rattachent cette affirmation au début de l’action divine au v. 21. Cependant, le sujet en est manifestement l’essaim venu ravager Juda.
R.B. Allen (p. 77-8) souligne la perplexité où ces paroles plongent le lecteur, mais il trouve la solution dans une version américaine (NKJV) qui discerne l’exploitation du champ sémantique d’une tournure qu’on retrouve à la fin du verset suivant, où le Seigneur en est explicitement le sujet. Les mêmes mots (« il a fait de grandes choses ») se prêtent à un contraste saisissant quand on donne à la dévastation opérée par les sauterelles la nuance de « choses monstrueuses » et celle de « choses merveilleuses » à l’œuvre de Dieu. A. Kuen (PNT, p. 459) pressent cette solution : « Car il (le fléau) a fait de grandes choses, s’est glorifié d’avoir accompli de grandes choses.
Dans ce cas, la fin du v. 21 lui donnerait la réplique ». Finley (p. 63), après une discussion du sens de l’original, traduit « il a agi avec arrogance » : le texte opposerait l’arrogance des agents de Dieu (cf. Jérémie 48.26 ; Daniel 8.4, 8, 11, 25 ; Sophonie 2.8, 10) à la grandeur de l’action de Dieu lui-même (cf. Psaumes 126.2-3). Hubbard (p. 63-4) ajoute que, comme les autres agents de Dieu, les sauterelles ont des comptes à rendre au Seigneur céleste. Si une telle conclusion peut paraître trop audacieuse, on conclura avec L. Allen (BSC, p. 38) que « Dieu peut surenchérir sur les effets dévastateurs du mal ».