Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée, et de toute ta force. Marc 12:30
Jésus a déclaré que le plus important de tous les commandements était d’aimer Dieu d’un amour suprême (Marc 12.29-30 ; Deutéronome 6.4-5). Mais, poursuivit-il, ceci ne pouvait être séparé de Lévitique 19.18, qui commande de s’aimer les uns les autres (12.31. Le docteur de la loi croyait, comme Jésus, que ces deux commandements surpassaient en importance les autres obligations religieuses (12.32-33).
« Un des scribes, qui les avait entendus discuter, sachant que Jésus avait bien répondu aux sadducéens, s’approcha, et lui demanda : Quel est le premier de tous les commandements ? Jésus répondit : Voici le premier : Ecoute, Israël, le Seigneur, notre Dieu, est l’unique Seigneur ; et : Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée, et de toute ta force. Voici le second : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n’y a pas d’autre commandement plus grand que ceux-là. » (Marc 12:28-31)
Cette question, d’ordre moral, a été manifestement placée ici par Marc parce qu’elle a été posée le même jour ; elle n’est pas abordée, comme certains le pensent, simplement pour une raison rédactionnelle, alors qu’elle appartiendrait chronologiquement au ministère en Galilée. Le scribe fait preuve de qualités que n’ont pas d’autres questionneurs. Il est sincère et intelligent. Pourtant, cela ne suffit pas à le faire entrer dans le royaume (verset 34).
Sa question — littéralement « Quelle sorte de commandement (grec : poia entole) est le premier de tous ? » — présuppose une différence dans l’importance des divers commandements. Les rabbis distinguaient dans la loi les préceptes « graves » ou « légers », ce qui suscitait de nombreuses discussions. Il se peut que le scribe pense ici à une distinction entre les commandements moraux et rituels.
La réponse de Jésus est remarquable par le fait qu’elle assemble deux passages de l’Écriture fort séparés l’un de l’autre, pour résumer le devoir de l’homme. Cependant, les deux textes étaient très familiers :
Le premier, Deutéronome 6.4-5, était le Shema ou credo d’Israël ; celui qui questionnait Jésus, devait normalement le réciter lui-même deux fois par jour. C’était en fait le commandement porté dans les phylactères et parfois cloué aux montants des portes, pour obéir littéralement à Deutéronome 6.8-9.
Le deuxième est tiré de Lévitique 19.18, dans les termes exacts des LXX.
Les deux se résument en un seul mot : « l’amour », premièrement envers Dieu, puis envers l’homme ; un amour qui n’est pas une émotion sentimentale, mais un principe actif impliquant la personnalité tout entière. Il est probablement exact qu’actuellement, les hommes prônent beaucoup l’amour du prochain ou la philanthropie, mais qu’ils tendent à oublier les exigences de l’amour envers Dieu. Le Seigneur les relie l’un à l’autre et accorde la priorité au dernier. La philanthropie ne remplace pas la religion, mais devrait en découler.