Conseils sur la lecture de la Bible et la vie de prière – Georges Müller
Ayant connu le Seigneur et travaillé pour lui depuis cinquante ans, je voudrais pouvoir aider mes jeunes frères et sœurs, et les faire profiter de mes chutes et de mes expériences. J’attirerai d’abord leur attention sur la manière de lire la Parole de Dieu.
Comme la croissance du corps est obtenue par une nourriture convenable, ainsi, dans la vie spirituelle, cette croissance s’atteint par la lecture et la méditation de la Bible avec des prières. Lorsque des enfants sont négligés et n’ont pas une nourriture suffisante, ils ne parviennent pas à la maturité.
C’est donc un point important que d’avoir la nourriture qu’il faut au début de la vie. Quelle est cette nourriture pour le chrétien? Le lait de la Parole. « Désirez avec ardeur comme des enfants nouvellement nés, le lait spirituel et pur, afin que vous croissiez par son moyen » (1 Pierre 2:2).
Vous dites que la lecture de tel livre, de tel traité vous fait du bien; sans doute, mais c’est dans la mesure où vous userez de la Parole de Dieu que vous deviendrez forts.
Il est très important de la lire régulièrement d’un bout à l’autre. Ne tournez pas les pages de la Bible, pour lire ici et là, mais lisez-la en entier. Je vous parle avec l’expérience de quelqu’un qui a reconnu la bénédiction de lire ainsi la Parole pendant quarante-six ans. Pendant les premières années de ma vie chrétienne, je ne l’ai pas fait; aussi, quoique prédicateur, je ne faisais pas de progrès dans la vie. Mais il plut à dieu d’éveiller en moi un grand intérêt pour la Bible, et depuis lors je l’ai aimée et appréciée.
Plusieurs d’entre vous lisent déjà la Parole de Dieu, mais pour ceux qui ne le font pas, je leur dis simplement: « Mes chers amis, commencez par le commencement. Prenez l’Ancien Testament, et quand vous aurez lu un ou deux chapitres, mettez une marque pour savoir où vous en êtes restés. Prenez ensuite le nouveau Testament et faites de même, et vous aurez ainsi peu à peu lu la Bible entière. Et ensuite vous recommencerez. Ceci est très important pour que vous puissiez saisir le rapport entre un livre et un autre ».
Si l’un de nos riches parents venait à mourir, nous contenterions-nous de la lecture d’une portion de son testament? Non; nous voudrions le connaître en entier. Il doit en être de même pour la révélation de Dieu.
La lecture suivie de la Bible nous empêchera de faire un système à nous, en appuyant sur telle ou telle vérité qui nous touche particulièrement. La volonté de Dieu est que nous connaissions le tout, et l’enfant de Dieu saura s’intéresser à chaque partie du saint Livre.
Ce plan est surtout utile pour celui qui travaille pour Christ, nous aimerons la lecture de la Parole, et nous n’en serons jamais fatigués. J’ai soixante-dix ans et j’ai été converti il y a bien des années, et quoique j’aie lu cent fois la Bible, je puis dire que je ne m’en suis jamais lassé, en la lisant ainsi chaque jour. Mais il faut la lire en priant.
Ne nous croyons pas assez sages pour comprendre par nous-mêmes. Cherchons le secours du Saint Esprit, demandons-lui de nous éclairer, et il le fera.
Un chrétien attira mon attention sur ce point en 1829 et je résolus d’essayer. J’entrai dans ma chambre et, fermant la porte, je me mis à genoux. Je restai là quelques heures à prier et à méditer sur la Parole de Dieu, et j’appris davantage, dans cet espace de temps, que pendant les mois qui avaient précédés. J’obtins d’être enseigné par le Saint Esprit, et ce fut une grande bénédiction pour moi. Aussi ne soyez pas surpris si je vous exhorte sérieusement là-dessus.
Mais ce n’est pas encore assez de prier en lisant, il faut encore méditer. Si vous ne faites que lire, votre lecture est comme une eau qui coule d’un côté à l’autre.
Si vous ne pouvez passer plusieurs heures dans la méditation, consacrez-y au moins quelques instants. Que cette méditation soit personnelle. Nous lisons souvent en vue des autres, les parent pour les enfants, les enfants pour les parents, les prédicateurs pour leur auditoire, les moniteurs pour leurs élèves. C’est une triste manière de lire la Parole.
Lisez-la pour le bien de votre propre âme, et quand vous aurez reçu une bénédiction, alors vous pourrez la communiquer à d’autres. Quelle que soit donc votre position, que vous soyez pasteurs, évangélistes, moniteurs, ne lisez pas pour les autres. Demandez-vous au contraire: « En quoi ceci me concerne-t-il? Quelle correction, instruction ou avertissement puis-je retirer de ce passage? ». Alors vous pourrez enseigner les autres.
Un autre point sur lequel j’attire votre attention est celui de la foi qui doit accompagner la lecture de la Bible.
Ne la lisez pas comme une histoire intéressante, comme un fait que vous pouvez croire ou ne pas croire, comme une exhortation que vous pouvez repousser, mais comme la volonté révélée du Seigneur. Reçue ainsi, c’est-à-dire reçue avec foi, elle vous nourrira et vous croîtrez en force.
Enfin, si Dieu nous bénit dans la lecture de sa Parole, il s’attend à ce que nous la mettions en pratique. Si ce devoir est négligé, le reste ne nous sert de rien.
Dieu veut des enfants obéissants. Jésus disait: « Vous savez ces choses, vous êtes bienheureux si vous les pratiquez ». Nous ne pouvons attendre du secours de notre Père céleste qu’en tant que nous nous efforçons de faire sa volonté. Efforçons-nous d’être de ceux qui pratiquent la Parole.
Je parle surtout pour les jeunes chrétiens qui n’ont pas encore compris la force de ceci. Oh! efforcez-vous d’atteindre ce but; Satan voudra vous faire mettre de côté la Parole, mais gardez-la et faites ce qu’elle vous commande, la considérant comme la sainte volonté de Dieu. Et souvenez-vous qu’elle renferme tout ce que nous avons besoin de savoir sur Dieu, sur Jésus Christ et sur la puissance du Saint Esprit, sur notre route vers le ciel et le bonheur de la vie à venir, sur notre vie chrétienne, en un mot.
Etudions donc cette sainte Parole avec notre cœur tout entier, avec prière, méditation, foi et obéissance.
La prière
J’ajouterai quelques mots sur la prière.
Nous n’avons aucun bien en nous, et nous ne pouvons plaire à Dieu qu’autant qu’il nous le permet; aussi sa volonté est-elle que nous obtenions tout de lui par la prière.
Notre Sauveur nous est un précieux exemple sur ce point. Il passait des nuits entières dans la prière.
Notre vieil homme ne disparaît pas entièrement lorsque nous naissons de nouveau. Nous avons toujours besoin du secours du Seigneur dans les grandes occasions, lorsque notre maison brûle ou lorsque notre femme est sur son lit de mort, mais aussi dans les petites choses.
Dès le matin, sachons faire de toute chose un sujet de prière, et qu’il en soit ainsi pendant toute la journée.
Une dame chrétienne me racontait dernièrement qu’elle m’avait entendu prêcher sur ce sujet trente-cinq ans auparavant. J’avais dit, parlant de la prière dans les petites choses, que, s’il nous arrivait un paquet dont nous ne puissions pas défaire la corde, nous pouvions demander à Dieu de nous aider. J’avais oublié ces paroles, mais elle s’en était souvenue et en avait été fortifiée.
Je le répète donc, mes chers amis, il n’y a rien de trop petit pour la prière. Dans les choses les plus simples de notre vie journalière, prions et Jésus nous aidera. Je prie pour les plus petites bagatelles, et souvent le matin avant de quitter ma chambre, j’ai deux ou trois réponse à mes prières.
Jeunes chrétiens qui entrez dans la vie de la foi, apprenez avec une simplicité enfantine à vous attendre à Dieu pour tout. Traitez le Seigneur comme votre ami personnel, un ami capable et désireux de vous aider en toutes choses. Quelle bénédiction que d’être porté dans ses bras tout le long du jour!
La vie du croyant se compose d’un grand nombre de petites choses. Chaque jour nous apporte de petites épreuves, et si nous essayons de les écarter avec notre propre force et notre propre sagesse, nous serons bientôt confondus. Mais si, au contraire, nous remettons tout à Dieu, nous serons aidés et notre route sera éclaircie.
Ainsi, notre vie sera une vie heureuse.
Georges Müller