Ski alpin: « J’irai aux Jeux de Milan-Cortina 2026 », assure Alexis Pinturault
par Vincent Daheron
PARIS (Reuters) – Le skieur français Alexis Pinturault poursuivra sa carrière au moins jusqu’aux Jeux olympiques d’hiver de Milan-Cortina 2026.
« Ce qui est sûr, c’est que j’irai aux Jeux de Milan-Cortina et après, il faudra peut-être faire un nouveau point », a confié le skieur de 33 ans à Reuters.
La question se pose car le vainqueur du classement général de la Coupe du monde 2021 se remet d’une grave blessure au genou gauche survenue le 12 janvier 2024 lors du super-G de Wengen (Suisse) : rupture du ligament croisé antérieur, arrachement du ligament latéral externe, fracture de deux ménisques et arrachement osseux de la tête du péroné.
« La retraite m’a traversé l’esprit, surtout quand j’étais en train d’attendre l’hélico (après sa chute) », admet le Savoyard. « Car quand je tombe, je sens tout de suite mon genou qui craque. Ce sont des questions que je me suis posé, étant donné que je ne suis plus le plus jeune. »
Mais le triple champion du monde, dont deux fois en individuel sur le combiné (2019 et 2023), s’est fait opérer neuf jours plus tard à Lyon et a décidé de replonger dans le bain. Trop juste pour un retour à la compétition lors de l’ouverture de la saison à Sölden (Autriche) fin octobre, il vise la descente de Beaver Creek (Etats-Unis), le 6 décembre.
« Je vais mieux qu’il y a presque neuf mois en arrière. Les choses se remettent plutôt bien dans l’ensemble, c’est un processus long, fastidieux », assure-t-il. « Aujourd’hui, j’en subis toujours certaines conséquences parce que je n’ai pas encore récupéré une totale confiance sur les skis. Les douleurs s’estompent au fur et à mesure. »
La reprise sur les skis du troisième skieur en activité au nombre de victoires en Coupe du monde (34) a eu lieu fin août à Cervinia (Italie), un peu plus de sept mois après son opération.
« Le sentiment était très mitigé dans le sens où j’ai ressenti beaucoup de douleurs d’un côté et beaucoup de plaisir de l’autre », explique le Savoyard. « Du plaisir en voyant que même après une certaine blessure, les sensations de ski et de glisse ne s’oublient pas. »
Pendant sa rééducation, le triple médaillé olympique (une en argent et deux en bronze) a autant été escorté par les douleurs que les doutes. « J’en ai eu un bon paquet (de doutes). Je n’ai jamais été un athlète qui doutait beaucoup mais pendant ma blessure, j’ai eu un bon nombre d’interrogations. Il faut le prendre avec calme et sérénité même si ce n’est pas tous les jours faciles. »
La période loin des pistes d’Alexis Pinturault a coïncidé avec les premiers mois de sa fille, née six jours avant sa chute à Wengen.
« J’étais beaucoup en position allongée pendant les trois premières semaines donc avoir mon enfant auprès de moi, faire et voir autre chose, plutôt que simplement ruminer sur mon état actuel, a été extrêmement positif pour ma rééducation », glisse-t-il.
Blessé alors qu’il disputait sa première saison axée sur les épreuves de vitesse, après ses nombreux succès sur les courses techniques, Alexis Pinturault ne remet pas en cause son projet.
« Peut-être qu’il faudra faire certains choix en ne prenant pas le départ, par exemple, de toutes les descentes car ça peut être difficile pour mon genou », concède le Tricolore, qui n’a plus gagné en Coupe du monde depuis mars 2021.
« L’idéal serait de gagner en performance au fil de la saison avec un objectif aux Mondiaux », prévient-il. « Si j’arrive à me rapprocher le plus possible des podiums voire à y monter, ce serait déjà une belle performance pour un retour de blessure. »
Peu importe les résultats de la saison à venir, « Pintu » ne s’imagine pour l’instant pas continuer jusqu’aux Jeux d’hiver 2030 dans les Alpes françaises. « Ça ne semble pas impossible mais à l’heure où l’on se parle, ça me semble très lointain. »
(Reportage de Vincent Daheron, édité par Sophie Louet)
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