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La famille Arnault face à son premier défi au Paris FC

(Bien lire « investissement » plutôt que « valorisé » dans le dernier paragraphe)

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par Tassilo Hummel

PARIS (Reuters) – La famille du milliardaire français Bernard Arnault est confrontée à un premier défi dans son projet de transformer le Paris FC, récemment acquis, en un grand club avec, selon plusieurs sources, des négociations complexes au sujet d’un indispensable nouveau stade. Pour sa première incursion dans le sport le plus populaire au monde, la famille Arnault, propriétaire du géant du luxe LVMH, a acquis fin novembre la majorité du club de deuxième division en s’associant à Red Bull, une société implantée dans le sport depuis des années. Pour les Arnault, dont la participation dans LVMH, partenaire des Jeux olympiques de Paris l’été dernier, vaut actuellement environ 180 milliards d’euros, cette opération vise à renforcer leur image et leur influence en France, tout en leur offrant un nouveau moyen de promouvoir leurs marques de luxe. Mais l’équipe, qui est bien placée pour accéder à la première division française la saison prochaine, a d’abord besoin d’un lieu plus adapté au football que le stade Charléty, au sud de Paris.

Le Paris FC est troisième de Ligue 2 après 20 journées, à égalité de points avec le deuxième, Metz. Les deux premières équipes sont directement promues en Ligue 1 tandis que les trois suivantes disputent les barrages d’accession.

L’ancien coach de Liverpool et du Borussia Dortmund Jürgen Klopp, désormais responsable mondial du football chez Red Bull, a récemment ajouté un peu de pression en déclarant que le stade actuel ne permettait pas de créer d’ambiance et lui rappelait ses débuts en tant qu’entraîneur d’une petite ville.

STADE JEAN-BOUIN

Selon quatre sources proches du dossier, Antoine Arnault, le fils aîné de Bernard et fer de lance de cet investissement, a rapidement entamé des discussions avec le club de rugby du Stade français afin de partager leur stade Jean-Bouin, dans l’ouest de Paris.

Situé juste en face du Parc des Princes, occupé par le Paris Saint-Germain, le stade dispose de 20.000 places et offre la possibilité de créer des espaces dits d’hospitalité ultramodernes.

Antoine Arnault, passionné de football et également responsable de la communication et de l’image de LVMH, « bosse comme un taré » sur l’opération, a déclaré l’une des sources, mais jusqu’à présent les négociations n’ont guère progressé.

La Ville de Paris, propriétaire du stade, le directeur général du Stade français Thomas Lombard et Antoine Arnault ont décliné tout commentaire.

Les négociations portent sur le montant de la compensation afin de remplacer la pelouse synthétique du stade, qui entraînera des coûts d’entretien plus élevés et un manque à gagner pour le Stade français, en plus d’autres questions telles que la sécurité et les contraintes de programmation.

Le club de rugby avait initialement demandé au Paris FC un loyer annuel de près de 5 millions d’euros – bien plus qu’un tiers du chiffre d’affaires annuel du club de football en 2023 – pour jouer ses matchs à domicile dans son enceinte, a déclaré l’une des sources proches du dossier.

Une autre source a déclaré que la dernière demande était plus basse, autour de 4 millions, alors que des négociations « complexes » sont en cours.

Le président du Paris FC, Pierre Ferracci, a déclaré cette semaine sur RMC Sport qu’il espérait un accord d’ici février.

La puissance financière notoire de la famille Arnault entraînera probablement une augmentation des coûts, a déclaré l’une des sources proches du club.

« C’est la nature humaine. Je pense que les joueurs au mercato sont plus chers, je pense que tout est plus cher », a déclaré cette personne, ajoutant qu’elle espérait que les Arnault préserveraient les engagements sociaux du club populaire – y compris l’entrée gratuite pour la plupart des matchs – malgré leur désir de développer leurs activités.

Plusieurs médias ont évoqué un investissement d’au moins 100 millions d’euros de la famille Arnault, un chiffre dont Antoine a déclaré en novembre qu’il n’était « pas très loin de la réalité ».

(Reportage Tassilo Hummel, version française Vincent Daheron, édité par Kate Entringer)

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