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Automobile: Dacia se lance sur le Dakar avec ambition

par Vincent Daheron et Gilles Guillaume

(Reuters) – Dacia, la marque low cost du groupe Renault, sera pour la première fois en tant que constructeur au départ du Dakar, dont la 47e édition s’élance le 3 janvier, avec de fortes ambitions pour la victoire finale.

Annoncée en juillet 2023, cette participation à l’épreuve mythique de rallye-raid ainsi qu’au championnat du monde pour les trois prochaines années au moins est le premier engagement d’envergure du constructeur d’origine roumaine en sport automobile.

« C’est extrêmement important pour nous », assure à Reuters le directeur général de Dacia, Denis Le Vot. « Ce n’est pas un petit truc en plus pour rigoler. On n’est pas une grande marque, on a mis nos forces dans la bataille donc c’est important. »

L’idée, pour Dacia, était d’avoir un projet de marque unique plutôt que différencié selon les pays avec, par exemple, les partenariats du club italien de football d’Udinese ou de la Fédération anglaise de rugby à 13.

« On est le plus européen des constructeurs donc il n’y a aucune raison que ce qu’on veut projeter de notre marque ne soit pas universel », estime Denis Le Vot, pour qui le Dakar colle parfaitement à l’image de marque de Dacia.

« C’est l’événement le plus proche de ce que nous sommes », poursuit-il. « On a choisi d’aller sur le Dakar, non pas parce qu’il fallait qu’on choisisse un sport automobile, mais parce que ça ‘matchait’ totalement. Une Dacia aux 24h du Mans, ce n’est pas nous. Et encore moins en Formule 1. »

Alpine, autre marque du groupe Renault, est, elle, engagée en endurance et en Formule 1.

Au-delà de l’image de marque, le Dakar peut aussi être un moment important dans l’histoire d’une entreprise. Avec un 2008 DKR et un 3008 DKR, Peugeot a remporté l’épreuve trois années de suite en 2016, 2017 et 2018, détrônant Mini.

À l’époque, la principale marque de PSA visait coûte que coûte une victoire au célèbre rallye-raid car celle-ci incarnait le redressement financier du constructeur, ébranlé par des pertes historiques en 2012.

Carlos Tavares, alors directeur général du groupe devenu aujourd’hui Stellantis, avait nommé son plan stratégique « Back to race » – de retour dans la course – et avait choisi de l’illustrer avec les prouesses du buggy Peugeot sur les pistes du Dakar.

Pour autant, après onze années en Amérique du Sud, l’épreuve s’est installée en Arabie saoudite depuis 2020 et a semblé perdre en intérêt du grand public, soulevant des critiques sur la stratégie de « sportwashing » de l’émirat ou sur l’écologie.

« On n’est pas fous, on n’est pas en train de dire : ‘C’est vachement bien d’aller dans le désert, d’allumer un moteur, de faire beaucoup de bruit et on s’amuse bien’. Dans la recherche de la décarbonation du groupe, on fait rouler nos Dacia avec du carburant synthétique », explique le DG de Dacia.

« On ne cherche pas à faire du ski en Arabie saoudite. Il n’y a rien, en termes de symbolique, qui soit contre les valeurs de notre entreprise sinon on n’y serait jamais allé. »

Sans dévoiler le montant de son investissement, Dacia a mis les moyens de ses ambitions en signant trois pilotes de renom : le Qatari Nasser Al-Attiyah, cinq victoires au Dakar, le Français Sébastien Loeb, recordman de titres de champion du monde de rallye WRC (9) et l’Espagnole Cristina Gutiérrez, vainqueure du Dakar 2024 dans la catégorie Challenger.

« On a fait le tour de ce que nous pensions être les meilleurs pilotes pour porter cette équipe », poursuit Denis Le Vot. « Sébastien est une star absolue dans le monde de l’automobile mais tout particulièrement en France, donc il y avait aussi une évidence. On s’est doté des meilleures chances. »

Alors que le Dakar lui résiste toujours après huit participations et cinq podiums, Sébastien Loeb a choisi le Dacia Sandrider pour poursuivre sa quête.

« J’avais la certitude d’avoir un constructeur derrière et de continuer à travailler avec une équipe qui avait déjà fait une voiture performante », dit-il à Reuters en référence à Prodrive, préparateur britannique de véhicules de sport avec lequel Dacia s’est associé.

« Il y a une forte motivation de toute la marque. C’est la première fois que Dacia s’engage dans un championnat du monde, sur le Dakar, ils mettent beaucoup d’énergie et de motivation pour y arriver. »

Après une longue phase de tests, Dacia a frappé fort d’entrée en signant un doublé dès sa première course, en octobre, au rallye du Maroc. Nasser Al-Attiyah s’imposant devant Sébastien Loeb.

« On ne s’attendait pas forcément à ça », admet ce dernier. « Surtout que la dernière séance avant le rallye du Maroc avait été la plus compliquée. On était dans l’inconnu. »

Même si cela n’augure en rien d’un Dakar réussi tant cette épreuve met les mécaniques à rude épreuve, Denis Le Vot se veut ambitieux. « On ne vient pas pour faire de la figuration. »

(Reportage de Vincent Daheron et Gilles Guillaume, édité par Sophie Louet)

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