Sergio Mattarella appelle l’Europe à « abandonner les vieux schémas » face à la pandémie
Le président italien Sergio Mattarella a profité vendredi d’un rare discours à la nation pour appeler l’Europe à changer sa façon de traiter des menaces telles que le nouveau coronavirus. Il a ainsi estimé qu’en dépit du nombre croissant d’infections et de décès, le Vieux continent sous-estimait encore la puissance de la pandémie mondiale.
« J’espère que chacun comprendra pleinement, avant qu’il ne soit trop tard, la gravité de la menace qui pèse sur l’Europe », a averti M. Mattarella.
Sans entrer dans les détails, il a jugé que les dirigeants européens devaient changer leur façon de gérer ce type de menace, affirmant qu’une coopération accrue et des mesures proactives étaient nécessaires.
« De nouvelles initiatives communes sont indispensables pour surmonter les vieux schémas qui sont désormais en dehors de la réalité des conditions dramatiques dans lesquelles se trouve notre continent », a dit le chef de l’Etat italien.
Sur une note similaire, le Premier ministre portugais Antonio Costa a averti vendredi que l’Union européenne (UE) risquait de disparaître si elle n’agissait pas correctement face aux effets économiques et sociaux de la pandémie COVID-19.
« L’Union européenne fera ce qu’elle doit faire ou l’Union européenne prendra fin », a-t-il déclaré lors d’une visite au Centre d’excellence et d’innovation dans l’industrie automobile à Matosinhos, à 315 km au nord de Lisbonne. « La priorité des priorités est de sauver des vies », a-t-il souligné.
Les remarques de M. Costa ont été faites un jour après que le ministre néerlandais des Finances, Wopke Hoekstra, a critiqué la politique budgétaire de l’Espagne lors d’une vidéoconférence avec ses homologues des 27 Etats membres de l’UE.
« La Commission européenne devrait enquêter sur les pays, comme l’Espagne, qui disent ne pas avoir de marge budgétaire pour faire face aux effets de la crise provoquée par le nouveau coronavirus, alors que la zone euro est en croissance depuis sept années consécutives », a-t-il déclaré, cité par l’agence de presse portugaise Lusa. Dans la foulée, M. Costa avait critiqué l' »esprit anti-UE » animant les propos du ministre néerlandais, toujours selon Lusa.