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Le procès des sondages de l’Elysée s’ouvre dans l’ombre de Nicolas Sarkozy

Le procès des « sondages de l’Elysée », des enquêtes d’opinion attribuées sans appel d’offres sous la présidence de Nicolas Sarkozy de 2007 à 2012, s’ouvre ce lundi à Paris sans l’ancien chef de l’Etat, qui n’est pas directement mis en cause dans cette affaire, mais en présence de plusieurs de ses proches.

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Cinq personnes, dont l’ancien secrétaire général de l’Elysée Claude Guéant, et l’ancien conseiller stratégique de Nicolas Sarkozy, Patrick Buisson, artisan de la « droitisation » de sa campagne, vont devoir répondre devant la justice des conditions d’attribution de ces marchés publics qui ont coûté plus de sept millions d’euros à l’Etat – et donc aux contribuables.

L’Elysée avait notamment commandé 264 enquêtes d’opinion entre juin 2007 et juillet 2009, dont certaines n’avaient pas grand-chose à voir avec la conduite de l’Etat, comme celle visant à connaître l’avis des Français sur le couple formé par Nicolas Sarkozy avec la chanteuse Carla Bruni.

Le procès est l’aboutissement d’une longue bataille procédurale depuis la première plainte contre X déposée par l’association anticorruption Anticor en 2010, la cour de cassation ayant finalement statué que l’irresponsabilité pénale dont bénéficiait le président de la République ne s’appliquait pas à son cabinet.

C’est à ce titre qu’à côté de Claude Guéant, l’ex-directrice de cabinet de Nicolas Sarkozy, Emmanuelle Mignon, et l’ancien conseiller opinion de l’Elysée, Julien Vaulpré, sont poursuivis pour « favoritisme » et « détournement de fonds publics par négligence ».

Ces proches de l’ancien chef de l’Etat vont devoir répondre aux juges du tribunal correctionnel de Paris de l’attribution de gré à gré – contrairement à ce que prévoit la loi – de contrats d’enquête d’opinion qui ont surtout bénéficié à Publifact, le cabinet de Patrick Buisson, et de conseil en stratégie au bénéfice notamment au cabinet Giacometti Péron et associés, dirigé par l’ancien directeur d’Ipsos Pierre Giacometti.

Au terme du procès, qui doit s’achever le 12 novembre, les prévenus risqueront de lourdes peines: deux ans de prison pour Claude Guéant, Emmanuelle Mignon et Julien Vaulpré, cinq ans pour Pierre Giacometti et sept ans pour Patrick Buisson, assorties dans le cas des deux sondeurs de 375.000 euros d’amende.

Les instituts de sondage impliqués dans cette affaire, ceux de Patrick Buisson et Pierre Giacometti mais aussi Ipsos, jugé pour « recel de favoritisme », encourent de leur côté des amendes allant jusqu’à 1,875 million d’euros.

Bien lire au §6 que le contrat conclu avec Giacometti portait sur du conseil en stratégie (pas des sondages)

(Reportage Tangi Salaün, édité par Blandine Hénault)

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