La France maintient son appui au PDG de STMicroelectronics, selon une source
PARIS (Reuters) – La France a renouvelé son soutien au PDG du fabricant franco-italien de semi-conducteurs STMicroelectronics, Jean-Marc Chéry, dont la gouvernance est critiquée par Rome, a appris Reuters de source proche du dossier.
Le ministre français de l’Economie et des Finances, Eric Lombard, a échangé au sujet de STMicroelectronics avec son homologue italien Giancarlo Giorgetti jeudi en marge du G20 en Afrique du Sud, a-t-on précisé de même source.
Le ministère français de l’Economie soutient la banque publique Bpifrance, qui détient une part égale avec l’Etat italien dans STMicroelectronics (quelque 13,6% chacun), BpiFrance appuyant Jean-Marc Chéry, a ajouté la source.
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L’échange de jeudi fait suite aux critiques formulées par le ministère italien de l’Economie à l’encontre du PDG français de STMicro, qui compte les géants américains Apple et Tesla parmi ses clients. Le groupe constitue un actif stratégique pour la France comme pour l’Italie.
Le directeur général de Bpifrance Nicolas Dufourcq, qui préside le conseil de surveillance de STMicroelectronics, avait déclaré plus tôt dans la semaine à Reuters que Jean-Marc Chéry, PDG depuis 2019, conservait sa confiance.
Le DG de Bpifrance a également réfuté que la direction de l’entreprise favorise les intérêts français au détriment des intérêts italiens, l’une des critiques émanant de Rome. « C’est une contre-vérité », a affirmé Nicolas Dufourcq.
Le gouvernement italien souhaite aussi s’assurer que le groupe ne va pas supprimer davantage de postes en Italie qu’en France.
D’après un article de Bloomberg en janvier, le fabricant de puces envisage des suppressions d’emplois représentant jusqu’à 6% de ses effectifs, dans le cadre d’une restructuration.
Le groupe a fait état d’une chute de 23% de ses ventes nettes en 2024 par rapport à l’année précédente. STMicroelectronics subit le ralentissement de la demande pour les voitures électriques, l’un de ses débouchés.
Le ministre italien Giancarlo Giorgetti avait exprimé son mécontentement envers Jean-Marc Chéry dès 2024.
Le renouvellement de ce dernier à son poste avait été proposé par le conseil de surveillance de STMicroelectronics, puis approuvé à plus de 99% en assemblée générale en avril 2024.
« Ce n’est bon ni pour l’entreprise, ni pour la valeur actionnariale si le PDG subit constamment des attaques. Il doit pouvoir se concentrer sur les activités du groupe », a estimé auprès de Reuters une autre source familière du sujet, qui a souhaité rester anonyme.
Sur l’année 2024, le cours de STMicro a chuté de 46%.
Contacté, STMicroelectronics n’a pas réagi dans l’immédiat. Le service de presse du ministère de l’Economie italien a quant à lui indiqué que « les sujets discutés pendant les réunions bilatérales sont confidentiels ».
(Reportage par par Florence Loève, édité par Sophie Louet)
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