Intelligence artificielle : le Cameroun élabore une stratégie
C’est Madame la ministre des postes et télécommunications, Minette Libom Li Likeng qui en a fait l’annonce en ouverture d’une concertation réunissant les experts du secteur des postes et télécommunications ici à Yaoundé.
L’objectif de cette stratégie est de positionner le Cameroun comme un acteur clé dans l’écosystème mondial de l’IA, en mettant l’accent sur des secteurs stratégiques tels que la santé, l’agriculture, l’éducation et la gouvernance a souligné la ministre.
« Il est crucial de mettre en place des mécanismes solides pour assurer une intelligence artificielle responsable, renforcer les infrastructures numériques, développer les compétences locales et promouvoir l’innovation », a-t-elle déclaré.
La stratégie nationale de l’IA inclura une feuille de route visant à maximiser l’utilisation de cette technologie tout en garantissant une adoption responsable et bénéfique pour les secteurs cibles du pays ont indiqué les experts.
Un appel à manifestation d’intérêt avait déjà été lancé le 2 août 2024 pour la présélection de cabinets ou bureaux d’études afin d’accompagner le gouvernement dans cette démarche.
L’ambition des autorités camerounaises est de faire du numérique un moteur de progrès économique et social . Le défi est énorme et le pays rencontre encore de nombreuses difficultés, notamment au niveau des infrastructures et des compétences reconnaissent les spécialistes.
Selon un rapport du « Government AI Readiness Index 2023 » d’Oxford Insights, un cabinet britannique spécialisé dans l’IA et la transformation numérique, le Cameroun occupe la 153e position mondiale parmi 193 pays en termes de préparation à l’adoption à grande échelle de l’IA dans le secteur public, avec un score de 30,2 sur 100.
Le rapport pointe plusieurs défaillances dans les différents niveaux de piliers évalués notamment la nécessite d’un accès généralisé à des infrastructures numériques robustes telles que les centres de données, la connectivité Internet et les systèmes de cloud computing.
À ce propos Madame Libom Li Likeng a annoncé qu’une priorité serait donnée à l’amélioration de l’accès à l’Internet haut débit, afin de garantir la fonctionnalité des applications d’IA et de soutenir l’innovation dans les secteurs clés.
« Nous devons assurer la connectivité pour que tous les Camerounais aient un accès équitable. Quand il y a connectivité, nous devons améliorer la qualité de service et ce n’est pas l’affaire d’une seule personne. On a eu tendance à accuser uniquement les opérateurs, mais c’est l’écosystème qui doit contribuer », a -t-elle affirmé sur les antennes de la radio nationale.
Des projets prometteurs montrent néanmoins que le pays commence à exploiter cette technologie pour améliorer ses services de santé, optimiser la production agricole et faciliter l’accès aux services bancaires.
Cette stratégie place le Cameroun dans la lignée d’autres pays africains comme le Bénin, l’Algérie ou encore le Nigeria, qui ont déjà adopté des mesures nationales en matière d’IA pour transformer leur économie.