En France, les enchères sur la 5G sont repoussées vers mars 2020
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.PARIS (Reuters) – Les enchères sur les futures fréquences mobiles 5G devraient être repoussées en France vers mars 2020, soit trois mois après la date prévue, ont déclaré à Reuters deux sources proches du dossier.
Le ministère des Finances et l’autorité de régulation du secteur, l’Arcep, discutent depuis des mois du prix ainsi que de la taille du spectre de fréquences attribuées, ont précisé ces sources au fait du dossier.
L’Arcep et le ministère des Finances ont refusé de commenter ces informations.
« Tout n’a pas encore complètement convergé entre l’Arcep et le gouvernement », a déclaré l’une des sources.
« Ça ne devrait plus tarder, mais c’est quand on entre dans les derniers détails de la procédure que les difficultés apparaissent », a-t-elle ajouté.
Ces discussions sur la 5G ont retardé le processus juridique d’au moins trois mois, ont ajouté ces mêmes sources, les enchères devant initialement débuter en janvier.
UN ENJEU POLITIQUE POUR MACRON
Les règles du jeu de cette procédure sont attendues fébrilement par les opérateurs français – Orange, SFR, filiale d’Altice Europe, Bouygues Telecom et Free (Iliad) – préoccupés par l’envolée des prix lors des enchères 5G en Italie et en Allemagne pour quelque 6,5 milliards d’euros dans les deux cas.
Les marchés s’inquiètent du coût potentiellement élevé de ces fréquences au moment où les acteurs français, éprouvés par des années de guerre des prix dans le secteur, doivent déjà mettre les bouchées doubles pour finir de déployer la 4G et la fibre sur le territoire.
La dernière adjudication de fréquences avait permis à l’Etat en 2015 de lever 2,8 milliards d’euros. Les fréquences proposées devraient se situer dans la bande des 3,4-3,8 gigahertz.
La procédure devrait comporter deux phases: une première série de blocs serait cédée à un prix fixe tandis qu’une seconde série serait mise aux enchères à un prix plancher de « près de 1,5 milliard d’euros », selon l’une des deux sources.
Alors que la 5G visait principalement à l’origine à aider les entreprises à se développer grâce au haut débit, elle est également devenue un enjeu politique pour Emmanuel Macron, qui souhaite en faire le symbole d’une France moderne et aux avant-postes du numérique.
La 5G est déjà disponible dans neuf pays européens, dont l’Espagne, la Grande-Bretagne, l’Irlande, l’Allemagne et l’Italie, faisant de la France l’un des derniers grands pays du continent à adopter cette nouvelle technologie.
Selon la Fédération française des télécommunications, la 5G permettra de télécharger des données 10 fois plus rapidement que la 4G et sera également beaucoup plus fiable.
(Mathieu Rosemain et Gwénaëlle Barzic, version française Jean-Michel Bélot, édité par Marine Pennetier et Simon Carraud)