Atos privilégie l’offre de Layani à celle de Kretinsky
BESOIN DE 5000 PARTENAIRES POUR LA CHAÎNE CHRETIENS TVPARIS (Reuters) – Atos a accepté l’offre de restructuration financière présentée par le consortium emmené par Onepoint, la société de David Layani, son premier actionnaire, au détriment de celle soumise par EP Equity Investment (EPEI) de l’homme d’affaires tchèque Daniel Kretinsky, a annoncé mardi le groupe informatique et de cybersécurité.
A la Bourse de Paris, vers 08h20 GMT, l’action Atos plonge de 11,4% à 1,01 euro, plus forte baisse du SBF120 (+0,31%). Le titre a perdu depuis le début de l’année plus de 85% de sa valeur.
Les analystes d’ING estiment que l’offre de David Layani va diluer de manière importante les actionnaires actuels.
« En considérant les 2,9 milliards d’euros de dette existante convertis en capitaux propres, les créanciers semblent obtenir 20 centimes par euro de dette (par rapport aux nouveaux investisseurs en capitaux propres), tandis que les investisseurs en capitaux propres existants seront massivement dilués, à moins de 0,1% des capitaux propres », écrit l’intermédiaire dans une note.
« La proposition du consortium Onepoint prévoit une restructuration de la dette financière d’Atos et permet l’instauration d’une structure de capital durable », a indiqué Atos mardi dans un communiqué.
Cette offre, à laquelle sont notamment associés Butler Industries et un groupe de créanciers, prévoit de convertir en actions 2,9 milliards d’euros sur les 4,8 milliards d’euros de dette existante, tout en maintenant le périmètre du groupe dans le cadre d’un projet baptisé « OneAtos ».
Dans un communiqué, Onepoint salue le soutien du conseil d’administration d’Atos et d’une grande majorité des créanciers qui se sont ralliés à son projet.
« Une étape majeure a été franchie ce matin et permet enfin à Atos d’engager concrètement la dernière phase des négociations relatives à sa restructuration financière, après une longue période d’incertitudes qui a heurté son activité », écrit Onepoint.
La proposition de Daniel Kretinsky, qui était jugée plus radicale, prévoyait par diverses opérations financières de supprimer pour 3,4 milliards d’euros de dette d’Atos et envisageait une cession des activités numériques en plus des ventes d’actifs déjà envisagées par la direction du groupe.
« Le conseil d’administration a conclu, sous l’égide de la conciliatrice, que la proposition reçue du consortium Onepoint est la mieux orientée en matière d’intérêt social d’Atos », souligne le groupe d’informatique et de cybersécurité.
« La proposition soumise par le consortium Onepoint a également le soutien d’un grand nombre de créanciers financiers d’Atos et assure ainsi avec plus de certitude la conclusion d’un accord définitif de restructuration financière », ajoute Atos.
En grandes difficultés financières, Atos a entamé des négociations avec ses créanciers pour restructurer sa dette, avec l’objectif de parvenir à un accord d’ici juillet.
Cette restructuration financière entraînera une dilution massive pour les actionnaires existants d’Atos.
(Rédigé par Blandine Hénault et Claude Chendjou, avec la contribution de Piotr Lipiński et Clément Martinot)