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Les comptes de la Sécu dans le rouge

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PARIS (Reuters) – Le budget de la Sécurité sociale accusera un déficit de 5,4 milliards d’euros en 2019, puis de 5,1 milliards d’euros en 2020 sous les effets conjugués des mesures d’urgence adoptées pour répondre à la crise des « Gilets jaunes » et d’une conjoncture moins favorable qu’anticipée.

Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), présenté lundi, anticipe un retour à l’équilibre seulement en 2023.

Ces chiffres sont largement inférieures aux prévisions du PLFSS de 2019 qui tablait sur un excédent du régime de 700 millions d’euros lors de sa présentation en septembre dernier, chiffre déjà révisé à la baisse, à 100 millions d’euros, lors de son adoption en décembre 2018.

La Commission des comptes de la Sécurité sociale avait en revanche indiqué en juin qu’elle anticipait un déficit de 4,4 milliards d’euros si le gouvernement ne compensait pas les mesures d’urgence adoptées fin 2018 en réponse à la grise des « Gilets jaunes ».

« La doctrine qui a été mise en place et présentée par le gouvernement était de dire que chacun des secteurs assume les baisses de recettes qui interviennent dans leur champs », explique-t-on au ministère de la Santé et des Solidarité.

Une perte de recettes de 1,6 milliard d’euros correspondant à l’annulation de la hausse de la CSG (contribution sociale généralisée) pour les retraités touchant moins de 2.000 euros de pension par mois. Cette disposition fait partie des mesures d’urgence adoptées en décembre.

En dehors des mesures « Gilets Jaunes », le ralentissement de la croissance économique a contribué à la dégradation des finances à hauteur d’un peu plus de cinq milliards d’euros alors que des prestations vieillesse plus importantes qu’anticipé ont également pesé sur les dépenses.

La branche de l’assurance vieillesse (régime général et Fonds de solidarité vieillesse) creusera le déficit de 4,1 milliards d’euros en 2020, celle de la branche maladie, de 3 milliards d’euros. Les branches accidents du travail/maladies professionnelles (ATMP) et famille connaîtront à elles-deux un excédent de plus de 2,1 milliards d’euros.

La progression de l’objectif national de dépenses d’assurance maladie (Ondam) est ramenée de 2,5% en 2019 à 2,3% en 2020. Ce taux intègre les dépenses destinées à répondre au mouvement de grève des urgentistes qui perdure depuis plus de six mois.

La ministre de la Santé et des Solidarités, Agnès Buzyn, a promis en septembre de débloquer quelque 750 millions d’euros entre 2019 et 2022 pour désengorger les services de urgences, dont près de 200 millions en 2020.

Cette enveloppe ne sera pas financée par des prélèvements accrus sur les ressources des professionnels libéraux, ni sur les budgets des hôpitaux mais par le report de certaines mesures d’investissement notamment de rénovation ou de construction, précise le ministère de la Santé et des Solidarités.

(Caroline Pailliez, édité par Jean-Michel Bélot)

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