Couverture sanitaire universelle: « Soins trop chers ? On en est malades ! », Les Camerounais aussi.
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La Journée internationale de la couverture sanitaire universelle, célébrée ce 12 décembre 2025, met en avant l’importance d’un accès équitable aux soins de santé. La campagne mondiale de cette année insiste sur l’impact humain des coûts de santé élevés et invite les gouvernements à renforcer leurs engagements. Au Cameroun, cette célébration s’inscrit dans une dynamique entamée depuis 2023 et confirmée en 2024, avec des résultats encourageants mais des défis persistants.
La campagne lancée en octobre et culminant ce 12 décembre rappelle que, selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), plus de 50 % de la population mondiale n’a pas accès aux services de santé essentiels et qu’un quart des familles subissent des difficultés financières lorsqu’elles doivent payer leurs soins, souvent au détriment d’autres besoins vitaux comme l’alimentation ou l’éducation. Le thème choisi pour cette 12eme édition est : « Soins trop chers ? On en est malades ! », met en lumière les expériences vécues derrière ces chiffres et appelle les décideurs à placer la santé universelle au cœur de leurs priorités.
Au Cameroun, ces enjeux trouvent un écho particulier. Depuis le lancement de la phase I de la Couverture Santé Universelle (CSU) en avril 2023 à Bertoua, les autorités sanitaires ont multiplié les efforts. Six mois après, lors d’une réunion à Yaoundé en octobre 2023, le ministre de la Santé publique, Dr Malachie Manaouda, et les Partenaires techniques et financiers (PTFs) présentaient déjà un premier bilan : 2 028 947 personnes pré-enrôlées et 1 415 265 enrôlées, dont 118 304 femmes enceintes et 652 883 enfants de moins de 5 ans bénéficiant de soins essentiels. Les traitements contre le paludisme, la prise en charge gratuite du VIH et de la tuberculose, ainsi que l’accès régulier à l’hémodialyse pour plus de 1 200 patients, figuraient parmi les avancées notables.
En 2024, le patron de la Santé publique camerounaise dressait alors un bilan encore plus encourageant : 3 524 687 personnes enrôlées, 5 044 347 enfants vaccinés contre la poliomyélite, plus d’un million de consultations pédiatriques gratuites, et 10 194 césariennes prises en charge à 95 %. Le programme ciblait en priorité les groupes vulnérables, avec des mesures innovantes comme le Chèque Santé pour les accouchements, accessible à 6 000 FCFA. Le ministre annonçait aussi l’élargissement du panier de soins, incluant prochainement la prise en charge du diabète de type 1 et des hépatites virales, avec l’ambition de couvrir 6 millions de personnes d’ici 2035.
En 2025, la CSU poursuit sa progression mais les défis demeurent. Les ménages camerounais financent encore 72 % des dépenses courantes de santé, soit environ 61 dollars US (34 097,47 Franc CFA) par habitant, ce qui expose une large part de la population à des risques financiers majeurs. Les femmes et les enfants restent les plus vulnérables, tandis que les maladies chroniques continuent de peser lourdement sur les budgets familiaux. Face à cette situation, l’OMS et les partenaires techniques appuient le Cameroun dans le renforcement du système de santé, la lutte contre les maladies transmissibles et non transmissibles, et la gestion des urgences sanitaires.
La Journée internationale de la CSU est ainsi l’occasion de rappeler que la santé est un droit fondamental et qu’elle constitue un pilier essentiel pour atteindre les objectifs de développement durable. Le Cameroun, fort des progrès réalisés en 2023 et 2024, doit désormais consolider ses acquis et accélérer la réduction des paiements directs pour que chaque citoyen puisse accéder aux soins sans contrainte financière.
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