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Chine: la stratégie « zéro COVID » mise à mal

La récente flambée des cas de contamination par le coronavirus responsable du COVID-19 en Chine, avec un nombre de nouvelles infections quotidiennes à un plus haut de deux ans ce mardi, met à mal la stratégie « zéro COVID » retenue par Pékin, d’une efficacité moindre contre le variant Omicron et dont le coût économique s’avère particulièrement lourd.

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Selon le dernier bilan livré par la Commission nationale de la santé (CNS) chinoise, 3.507 cas symptomatiques de contamination locale par le coronavirus SARS-CoV-2 ont été recensés lundi dans plus d’une dizaine de provinces et de villes chinoises, contre 1.337 la veille.

Le nombre de nouveaux cas d’infection asymptomatique – que la Chine ne considère pas comme des cas confirmés de contamination – a quasiment doublé, passant de 906 dimanche à 1.768 lundi.

Même si le nombre total de cas de contamination reste relativement faible par rapport à certains bilans observés à travers le monde pendant la pandémie, les spécialistes observent que le rythme de progression des nouvelles infections dans les semaines à venir sera un élément capital pour déterminer si la stratégie « zéro COVID » appliquée en Chine – qui vise à contenir chaque foyer de contamination, même minime, par des mesures drastiques de traçage et d’isolement – reste efficace contre la propagation rapide du variant Omicron, particulièrement contagieux.

D’après une simulation publiée lundi par l’université de Lanzhou, dans le nord de la Chine, la vague épidémique en cours pourrait être maîtrisée début avril, sous réserve d’une poursuite des strictes mesures de lutte contre les contaminations.

Elle pourrait cependant se solder par un total de 35.000 contaminations, ce qui en ferait la vague épidémique la plus sérieuse en Chine continentale depuis celle de 2020 dans la province de Wuhan, où les premières contaminations avaient été signalées fin 2019.

QUELLES CONSÉQUENCES ÉCONOMIQUES ?

Cette stratégie « zéro COVID », qui s’avère moins efficace face au variant Omicron, génère également un coût croissant pour l’économie chinoise, souligne Yanzhong Huang, analyste spécialiste des politiques de santé du groupe de réflexion américain Council on Foreign Relations (CFR, Conseil des relations internationales).

« A ce stade deux des plus riches villes chinoises, Shanghaï et Shenzhen, sont confinées: comment cela va-t-il affecter l’économie chinoise ? », s’interroge-t-il.

Plusieurs entreprises chinoises ont signalé que leur activité était déjà pénalisée par la vague épidémique en cours et s’attendent à des perturbations supplémentaires avec la progression des contaminations, comme par exemple le constructeur automobile BYD ou encore Yum China, opérateur en Chine de la chaîne de restauration rapide KFC.

A Shanghaï, où on compte seulement 21 cas symptomatiques et 130 asymptomatiques, des immeubles d’habitation sont strictement isolés et leurs habitants testés. Dans le cadre des mesures de prévention, plus d’une centaine de vols internationaux à destination de Shanghaï seront détournés vers d’autres villes entre le 21 mars et le 1er mai.

A Shenzhen, où le nombre de contaminations s’élève à 39 (avec 21 cas asymptomatiques), les mesures mises en oeuvre pour une semaine pour tenter de contenir la propagation du virus passent notamment par une suspension totale des transports, mais aussi une interdiction des mariages et des funérailles, ou encore une obligation de dépistages quotidiens pour certains habitants.

La province de Jilin, dans le nord-est du pays, concentre près de 90% des nouveaux cas symptomatiques de contamination. Ses habitants ont interdiction de quitter la province ou de se déplacer dans la région sans avoir prévenu la police.

(Reportage Roxanne Liu, Albee Zhang, Ryan Woo et David Stanway ; version française Myriam Rivet, édité par Bertrand Boucey)

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