Wall Street attendue hésitante, l’Europe dans le désordre malgré la détente obligataire
par Diana Mandia
(Reuters) – Wall Street est attendue hésitante et les Bourses européennes évoluent dans le désordre vendredi à mi-séance, partagées entre les inquiétudes concernant la dette américaine et une croissance économique plus forte que prévu en Allemagne au premier trimestre.
Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture plutôt stable pour le Dow Jones (-0,1%), le Standard & Poor’s-500 (-0,02%) et le Nasdaq (-0,03%), la prudence restant de mise face aux politiques budgétaire et commerciale de Donald Trump.
À Paris, le CAC 40 est repassé dans le rouge et perd 0,43% à 7.830,43 points vers 10h58 GMT. À Francfort, le Dax avance de 0,19% et à Londres, le FTSE 100 prend 0,12%.
L’indice EuroStoxx 50 baisse de 0,17%, le FTSEurofirst 300 prend 0,01% et le Stoxx 600 perd 0,01% .
Les marchés boursiers européens hésitent vendredi entre d’une part les craintes concernant la politique budgétaire de Donald Trump – malgré une certaine détente sur les taux longs – et d’autre part l’annonce d’une croissance meilleure que prévu en Allemagne au premier trimestre.
Sur cette période, l’activité économique a progressé beaucoup plus qu’initialement estimé dans la première économie de la zone euro par rapport au trimestre précédent, à la faveur du dynamisme des exportations et de la production manufacturière avant l’instauration de droits de douane de la part des Etats-Unis.
Les données soulignent toutefois les inquiétudes concernant l’environnement commercial tendu, la croissance plus marquée qu’attendu étant en partie le résultat de l’accélération des achats des importateurs américains en prévision des droits de douane à venir.
La politique américaine continue donc de susciter des interrogations, l’attention des investisseurs s’étant quelque peu détournée cette semaine des surtaxes pour se porter sur le budget américain après l’abaissement de la note de crédit des Etats-Unis par Moody’s et l’adoption à la Chambre des représentants d’un vaste projet de loi sur les baisses d’impôts qui devrait encore alourdir le montant de la dette américaine, qui s’élève déjà à 36.000 milliards de dollars.
Les turbulences sur le marché obligataire qui en ont suivi se sont toutefois atténuées, ce qui a offert un petit répit aux marchés d’actions, même si les rendements des Treasuries à 10 ans et à 30 ans sont sur le point de connaître leur plus forte hausse hebdomadaire depuis le début du mois d’avril.
TAUX
Tout en restant à des niveaux élevés, les rendements des obligations américaines et européennes à 10 ans sont orientés en baisse, après avoir augmenté en début de semaine.
Le rendement des Treasuries à dix ans recule de 4,2 points de base à 4,513% et celui de l’obligation à deux ans perd plus de deux points de base, à 3,9763%.
En Europe, le rendement du Bund allemand à dix ans recule de 1,5 point de base à 2,625%.
CHANGES
Le dollar se dirige vers sa première baisse hebdomadaire en cinq semaines sous le coup des inquiétudes concernant la détérioration de la santé budgétaire des États-Unis et perd vendredi 0,60% face à un panier de devises de référence.
L’euro gagne à son tour 0,61% à 1,1349 dollar.
LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET
Les actions des entreprises liées à l’industrie nucléaire, dont Vistra, sont en hausse dans les échanges en avant-Bourse après que Reuters a rapporté que Donald Trump signerait des décrets visant à relancer le secteur dès vendredi.
VALEURS EN EUROPE
A Paris, Michelin avance de 1% après que Jefferies a relevé sa recommandation à « achat » sur la valeur.
UniCredit perd 0,24% après avoir déclaré vendredi qu’elle contesterait en justice les conditions imposées par le gouvernement italien pour valider son offre sur son rival Banco BPM.
A Londres, la plateforme d’investissement AJ Bell prend 7% après avoir enregistré une hausse de 12% de son bénéfice semestriel avant impôts, grâce à l’augmentation de l’activité des clients.
PÉTROLE
Les prix du pétrole sont en légère hausse vendredi mais devraient enregistrer une quatrième semaine consécutive de pertes en raison des craintes sur l’offre dues à une nouvelle hausse possible de la production en juillet de l’Opep+, dont les membres se réunissent la semaine prochaine.
Le Brent gagne 0,25% à 64,60 dollars le baril, tout comme le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) dont le baril ressort à 61,35 dollars.
(Rédigé par Diana Mandiá, édité par Blandine Hénault)
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