Trump ne répond pas à la demande de Starmer de garanties sécuritaires à l’Ukraine
par Jeff Mason et Elizabeth Piper
WASHINGTON (Reuters) – Donald Trump a déclaré jeudi à Keir Starmer qu’un accord sur les minerais était la seule garantie sécuritaire dont l’Ukraine avait besoin face à la Russie, alors que le Premier ministre britannique rendait visite au président américain avec l’objectif d’obtenir des engagements de Washington sur un soutien militaire supplémentaire à Kyiv.
Rencontrant Donald Trump pour la première fois depuis que ce dernier a été investi pour un second mandat à la présidence américaine le 20 janvier, Keir Starmer a tenté de charmer le chef de la Maison blanche, louant son rôle pour avoir rendu possible la perspective d’une paix en Ukraine.
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Dans le Bureau ovale, le dirigeant britannique a également remis une lettre du roi Charles invitant Donald Trump pour une visite d’Etat – une invitation immédiatement acceptée par le président américain. Aucune date n’a été fixée pour l’heure.
Toutefois, il était attendu que les divergences de fond entre les deux alliés, en particulier les tensions transatlantiques à propos des discussions russo-américaines sur l’Ukraine, soient évoquées en privé par les deux dirigeants.
En amont de sa visite, Keir Starmer a souligné qu’il ne pouvait y avoir de paix durable en Ukraine sans l’apport par Washington de garanties sécuritaires fermes – un argument que Donald Trump a rejeté jeudi.
« Nous serons un filet de sécurité (‘backstop’) parce que nous serons là-bas pour travailler » dans le cadre du partenariat économique avec l’Ukraine, a déclaré Donald Trump avant leur réunion. « Nous aurons beaucoup de personnes là-bas ».
S’exprimant en présence des journalistes, le président américain a également affiché son optimisme sur la conclusion d’un cessez-le-feu et sur la perspective de voir son homologue russe Vladimir Poutine respecter un tel accord.
Il a par ailleurs feint de ne pas se rappeler avoir qualifié le président ukrainien Volodimir Zelensky de « dictateur » la semaine passée.
« NE PAS NOUS TROMPER »
« Les choses avancent plutôt rapidement », a déclaré par la suite Donald Trump à propos des discussions diplomatiques sur l’Ukraine. « (Un accord) arrivera assez vite, ou pas du tout », a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse conjointe avec Keir Starmer à l’issue de leur réunion, à laquelle a également participé le vice-président américain J.D. Vance.
« Nous devons ne pas nous tromper », a dit pour sa part Keir Starmer aux journalistes. « Il ne peut pas y avoir une paix qui récompense l’agresseur ».
La visite de Keir Starmer à Washington intervient trois jours après celle d’Emmanuel Macron, sur fond d’inquiétudes accrues des Européens à l’égard d’un potentiel accord russo-américain scellé aux dépens de l’Ukraine et de la sécurité du continent. Le président français a salué une « clarification » obtenue auprès de Donald Trump lors d’une rencontre au ton amical, en dépit de divergences toujours notables.
« Nous allons discuter de comment nous pouvons parvenir » à un accord pour l’Ukraine, a dit Keir Starmer avant de s’entretenir avec Donald Trump, qu’il avait rencontré en septembre dernier pour un dîner à l' »ambiance chaleureuse » à New York. « Nous devons nous assurer qu’il s’agira d’un accord qui durera ».
Donald Trump a confirmé qu’il signerait avec Volodimir Zelensky, attendu vendredi matin à Washington, un accord sur les minerais ukrainiens, considéré comme un préalable crucial pour que l’Ukraine obtienne un soutien prolongé des Etats-Unis.
Le président américain entend récupérer des milliards de dollars pour les aides apportées par Washington à Kyiv depuis le début de la guerre, en février 2022, reprochant à l’Ukraine d’être à l’origine du conflit – l’administration de l’ancien président américain Joe Biden et les puissances européennes ont dénoncé une invasion de la Russie.
Il était attend que Keir Starmer, qui a annoncé plus tôt cette semaine que le Royaume-Uni allait accroître ses dépenses de défense, tente de rassurer Donald Trump sur le fait que les Européens fourniront des garanties sécuritaires et un soutien à l’Ukraine en cas d’accord de paix avec la Russie.
Le dirigeant britannique doit réunir dimanche à Londres des homologues européens pour de nouvelles discussions sur le dossier ukrainien et la sécurité du continent, après celles organisées plus tôt ce mois-ci par Paris.
(Jeff Mason et Elizabeth Piper, avec Trevor Hunnicutt et Susan Heavey; version française Jean Terzian)
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