Suisse: La BNS ramène son principal taux directeur à zéro
par John Revill
ZURICH (Reuters) – La Banque nationale suisse (BNS) a abaissé jeudi son principal taux directeur à zéro en raison d’une inflation devenue négative, d’une pression à la hausse sur le franc suisse et des incertitudes économiques liées à la politique commerciale de l’administration américaine.
Le taux de référence de la BNS, qui était de 0,25%, est ainsi passé à 0%, conformément aux attentes des marchés et à une récente enquête de Reuters auprès d’économistes.
Il s’agit de la sixième baisse consécutive des taux directeurs de la banque centrale depuis qu’elle a entamé son cycle d’assouplissement monétaire en mars 2024.
La banque centrale est désormais sur le point de renouer avec la politique des taux d’intérêt négatifs, une pratique observée de 2014 à 2022, qui a été largement décriée par les banques commerciales, les assureurs et les épargnants.
La BNS n’exclut pas de ramener ses taux directeurs en dessous de 0% à l’avenir, a déclaré son président, Martin Schlegel, lors de la conférence qui a suivi les annonces de la banque centrale.
« En tant que banque centrale, nous ne pouvons jamais exclure une quelconque mesure », a-t-il dit, même si la banque centrale ne prendrait pas la décision de taux négatifs « à la légère », a-t-il ajouté.
« Nous sommes bien conscients que les taux d’intérêt négatifs constituent un défi pour de nombreux acteurs de l’économie, mais aussi pour les épargnants, pour les fonds de pension, etc. », a-t-il poursuivi.
L’inflation en Suisse est devenue négative en mai pour la première fois en quatre ans, l’indice des prix à la consommation étant ressorti à -0,1% en rythme annuel, alors que la BNS vise un objectif à moyen terme compris entre 0% et 2%.
« La pression inflationniste a diminué depuis le trimestre précédent. L’assouplissement de la politique monétaire décidé aujourd’hui permet à la Banque nationale de contrer cette diminution », écrit la BNS dans son communiqué de politique monétaire.
« La BNS continuera d’observer attentivement la situation et adaptera si nécessaire sa politique monétaire afin de garantir que l’inflation reste à moyen terme dans la plage de stabilité des prix », poursuit le communiqué.
Après la décision de la BNS, sur le marché des changes, l’euro est stable face au franc suisse, à 0,94 franc, tandis que le franc s’est brièvement renforcé contre le dollar, à 0,818 franc.
INCERTITUDES
« La BNS a baissé son taux parce que le franc est plus fort et que les perspectives économiques en Suisse sont plus faibles après les droits de douane imposés le Jour de la libération (« Liberation Day »), a expliqué Alessandro Bee, économiste chez UBS, faisant référence à l’annonce sur les droits de douane dits « réciproques » présentés par le président américain, Donald Trump, en avril dernier.
« La BNS veut empêcher une nouvelle appréciation du franc, ce qui pourrait aider les exportateurs suisses et empêcher également l’inflation de baisser davantage », poursuit Alessandro Bee.
Même si l’inflation a été légèrement négative en mai, l’impact total de la hausse du franc sur les prix ne se fera sentir que dans les prochains mois, note pour sa part GianLuigi Mandruzzato, économiste chez EFG.
Selon cet économiste, la BNS va probablement désormais suspendre ses baisses de taux, à moins d’un ralentissement significatif de l’économie suisse.
« La formulation du communiqué de la BNS souligne l’incertitude qui entoure les perspectives et le fait que cela est principalement dû des changements en dehors de la Suisse », a-t-il déclaré.
« Toutes les options restent sur la table, y compris les taux d’intérêt négatifs et les interventions sur les marchés des changes, mais pour qu’elles soient misent en oeuvre, une nouvelle détérioration significative des perspectives serait nécessaire », a-t-il insisté.
La décision politique monétaire de la BNS s’inscrit dans une journée marquée par les annonces de plusieurs banques centrales en Europe.
La Norges Bank, la banque centrale de Norvège a, contre toute attente, réduit jeudi son principal taux directeur de 25 points de base, à 4,25%, première baisse des coûts d’emprunt en cinq ans dans le pays.
La Banque d’Angleterre (BoE) doit rendre sa décision à 11h00 GMT et un statu quo sur les taux est attendu par le marché.
La Réserve fédérale américaine (Fed), elle, a maintenu mercredi ses taux d’intérêt à leur niveau actuel et laissé entendre que les coûts d’emprunt pourraient diminuer cette année à deux reprises. La banque centrale américaine s’est toutefois montrée plus prudente pour la suite face au risque d’une résurgence de l’inflation en lien avec la politique commerciale de la Maison blanche.
(Reportage John Revill, avec Rachel More et Miranda Murray, Mara Vîlcu pour la version française, édité par Claude Chendjou)
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