Paul Gallagher, le chef de la diplomatie du Vatican critique la classe politique libanaise
L’archevêque Paul Gallagher, le chef de la diplomatie du Vatican, a reproché mardi aux responsables politiques libanais de profiter de la souffrance d’une grande partie de la population alors que le pays est plongé dans une profonde crise politique et économique.
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La Banque mondiale avait accusé mardi dernier, dans son rapport sur la situation économique du Liban, l’élite du pays d' »orchestrer » l’une des pires dépressions économiques du monde en raison de son exploitation des ressources.
« Que cesse le fait que quelques-uns profitent de la souffrance du plus grand nombre. Ne laissons plus la demi-vérité continuer à frustrer les aspirations des gens », a déclaré l’archevêque Paul Gallagher lors d’une visite à Beyrouth.
Le Liban souffre d’une grave crise économique qui a empiré en 2019 lorsque son système financier s’est effondré sous le poids d’une dette colossale.
Si les hommes politiques ont reconnu l’existence de la corruption au Liban, aucun n’a engagé sa responsabilité individuelle, affirmant faire de son mieux pour sauver l’économie.
L’archevêque a également mis en garde contre toute ingérence étrangère dans le pays mais s’est abstenu d’évoquer le Hezbollah – soutenu par l’Iran – alors que Beyrouth tente de renouer avec les pays du Golfe avec lesquels les relations se sont tendues au fil des années du fait de l’influence du mouvement chiite sur la politique libanaise.
« Il faut donner au peuple libanais la possibilité d’être les architectes d’un avenir meilleur sur leur terre sans ingérence indue », a déclaré Mgr Gallagher après avoir rencontré le président Michel Aoun, un chrétien allié du Hezbollah.
Le Hezbollah, qui détient la majorité des sièges au Parlement, dispose d’une milice plus puissante que l’armée libanaise et soutient l’Iran dans sa lutte d’influence régionale avec les Etats arabes du Golfe, alliés des États-Unis.
Les Etats arabes affirment que le parti-milice soutient les rebelles Houthis, alliés de l’Iran, qui combattent la coalition dirigée par l’Arabie saoudite au Yémen.
L’archevêque a ajouté que le Saint-Siège pourrait organiser un dialogue entre les acteurs politiques libanais, s’il est demandé par toutes les parties concernées, et que le pape François souhaitait se rendre prochainement au Liban.
(Reportage Nayera Abdallah et Timour Azhari; version française Laetitia Volga, édité par Sophie Louet)
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