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Orano choisit le Tennessee pour construire un site d’enrichissement d’uranium

par Timothy Gardner et Benjamin Mallet

WASHINGTON/PARIS (Reuters) – Orano va construire dans le Tennessee un site d’enrichissement d’uranium, un projet évalué à plusieurs milliards de dollars, ont annoncé mercredi les autorités de l’Etat américain et des responsables du spécialiste français du combustible nucléaire.

Cette décision intervient après la signature par le président Joe Biden d’un texte législatif qui ambitionne de permettre aux Etats-Unis de cesser d’être dépendants de la production de la Russie, visée par une cascade de sanctions depuis qu’elle a envahi le territoire ukrainien.

Selon les responsables, le projet devrait entraîner la création de plus de 300 emplois dans le Tennessee.

Orano avait indiqué fin mars qu’il étudiait la possibilité de construire une usine d’enrichissement d’uranium aux Etats-Unis.

L’ex-Areva avait déjà envisagé un projet de ce type à la fin des années 2000 avant de le suspendre en raison des surcapacités consécutives à l’accident de Fukushima, en 2011.

Son directeur général, Nicolas Maes, a cependant précisé fin juillet lors de la présentation des résultats semestriels d’Orano que le groupe n’en était « pas du tout » au stade d’une décision finale d’investissement dans un nouveau projet, qui pourrait lui donner « une base industrielle très significative aux États-Unis ».

Orano a par ailleurs validé en octobre 2023 un projet d’augmentation des capacités d’enrichissement d’uranium de son usine Georges Besse 2, au Tricastin (Drôme et Vaucluse), afin notamment de répondre à la demande de ses clients américains.

L’entreprise, détenue à 90% par l’Etat français, justifie ce projet par le risque d’un arrêt total ou partiel de la fourniture par Rosatom d’uranium enrichi utilisé dans les centrales nucléaires occidentales, que l’entreprise russe approvisionne à hauteur de 30%.

La Russie représente 20% de l’uranium enrichi utilisé par les États-Unis, premier producteur mondial d’électricité d’origine nucléaire, bien que cette dépendance soit limitée par un plafond d’importation antérieur à l’invasion de l’Ukraine.

Orano revendique 12% de la capacité d’enrichissement d’uranium au niveau mondial, contre 43% pour Rosatom et 31% pour le groupement européen Urenco.

(Reportage Timothy Gardner à Washington et Benjamin Mallet à Paris; version française Nicolas Delame, édité par Blandine Hénault)

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