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L’UE va emprunter pour prêter €90 mds à l’Ukraine, sans toucher aux actifs russes gelés

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par Lili Bayer et Andrew Gray et Andreas Rinke

BRUXELLES, 19 décembre (Reuters) – Les dirigeants de l’Union européenne (UE) sont convenus dans la nuit de jeudi à vendredi d’emprunter sur les marchés pour effectuer un prêt de 90 milliards d’euros à l’Ukraine afin de financer son effort de guerre face à la Russie lors des deux prochaines années, alors que le projet inédit de recourir aux avoirs russes gelés dans le bloc a suscité des divisions.

« Nous avons aujourd’hui approuvé la décision de fournir 90 milliards d’euros à l’Ukraine », a déclaré vendredi matin le président du Conseil européen, Antonio Costa, aux journalistes. « Face à l’urgence, nous allons fournir un prêt soutenu par le budget de l’Union européenne », a-t-il ajouté.

Même si cette décision constitue une relative ​déception pour Kyiv, qui espérait un recours aux avoirs russes, le président Volodimir Zelensky a remercié les Européens pour leur soutien à la « résilience » de l’Ukraine.

« Il est important ‍que les avoirs russes restent gelés et que l’Ukraine ⁠ait reçu une garantie de sécurité financière pour les années à venir », a-t-il écrit sur l’application de messagerie Telegram.

Le président russe Vladimir Poutine a jugé pour sa part que l’UE avait renoncé à son projet initial ⁠car cela aurait entraîné de graves répercussions à ses dépens.

« Pourquoi ce cambriolage ne peut-il pas être mené à bien ? Parce que les conséquences pourraient être graves pour les cambrioleurs », a-t-il déclaré lors de sa conférence de presse de fin d’année.

« Ce n’est pas seulement un coup porté à leur image, c’est une atteinte à la confiance dans la zone euro et au fait que de nombreux pays, pas seulement la Russie, mais principalement les ​pays producteurs de pétrole, stockent leurs réserves d’or et de devises étrangères dans la zone euro », a-t-il ajouté.

Les Vingt-Sept ont donné pour directive à la Commission européenne de continuer à travailler sur la mise en place d’un mécanisme permettant de recourir aux avoirs russes gelés dans l’UE. La démarche s’est avérée irréalisable dans l’immédiat, notamment en raison des réticences de la Belgique, où est détenue la majorité des actifs russes gelés.

Recourir à un emprunt sur les marchés, avec le budget du bloc comme garantie, était une option qui semblait initialement vouée à l’échec. Alors qu’elle nécessite l’unanimité des pays membres, le Premier ministre hongrois Viktor Orban, qui entretient des relations cordiales avec Moscou, avait fait savoir qu’il s’y opposerait, de même qu’à une quelconque utilisation des actifs russes gelés.

Mais ‌la Hongrie, la Slovaquie et la République tchèque ont accepté de ne pas bloquer la démarche de l’UE à condition de ne pas avoir à subir de quelconques répercussions financières.

Les dirigeants européens ont fait savoir que les actifs russes gelés dans ​l’UE, qui représentent 210 milliards d’euros, resteraient « immobilisés » tant que la Russie n’aura pas versé d’indemnités de guerre à l’Ukraine. Si tel venait à être le cas, Kyiv pourra alors utiliser ces fonds pour rembourser le prêt européen.

« PLAN B »

« On a envoyé (à Moscou) un message de détermination », a déclaré Emmanuel Macron à l’issue des discussions, évoquant un « très bon sommet pour l’Ukraine ». Le prêt de 90 milliards d’euros est une « avancée majeure » et apporte à Kyiv de « la visibilité », a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse.

« Il y a une vraie rupture, on accepte d’emprunter ensemble pour prêter à l’Ukraine », a dit le président français.

Le chancelier allemand Friedrich Merz a déclaré qu’il s’agissait d’une « bonne nouvelle pour l’Ukraine et d’une mauvaise pour la Russie ». « C’était notre intention », a-t-il dit.

L’enjeu ‌du sommet était ‌de taille: sans aide financière des Européens, l’Ukraine se retrouverait à cours d’argent au deuxième trimestre 2026, ouvrant la voie à une vraisemblable victoire de la Russie – un scénario craint ​par l’UE car la menace d’une agression russe contre le bloc se rapprocherait.

Les dirigeants européens ont discuté pendant de longues heures des détails techniques d’un prêt basé sur les avoirs russes gelés, une question qui s’est avérée bien trop complexe ou politiquement exigeante pour être réglée dès à présent.

Le principal obstacle à une telle mesure réside dans les garanties à apporter à la Belgique, où est basée la structure financière de dépôts de ​titres Euroclear dans laquelle a été placée la majorité des avoirs russes gelés (180 des 210 milliards d’euros).

Inquiet des risques juridiques et financiers d’une telle démarche, le gouvernement belge réclame la garantie qu’il ne sera pas seul face à de potentielles procédures engagées par Moscou devant des tribunaux internationaux.

S’exprimant devant les journalistes, le Premier ministre belge Bart De Wever a déclaré qu’il y avait « de très ⁠nombreuses questions à propos du ‘prêt de réparation' ».

« Nous avons donc dû recourir au plan B. La logique l’a emporté », a-t-il poursuivi. « L’UE a évité le chaos et les divisions, et est restée unie ».

LA HONGRIE OBTIENT UNE VICTOIRE

Alors que les finances publiques des ​pays de l’UE sont sous tension, avec des niveaux élevés de dette, la Commission européenne avait proposé de recourir aux actifs russes gelés pour financer un prêt massif de 90 milliards d’euros. Un emprunt sur les marchés, avec le budget du bloc comme garantie, était une option alternative.

Recourir à cette seconde option a permis à Viktor Orban de revendiquer une victoire diplomatique.

Le dirigeant hongrois a « eu ce qu’il voulait: pas de prêt de réparation », a déclaré un diplomate européen. « Et une action de l’UE sans la participation de la Hongrie, de la République tchèque et de la Slovaquie. »

A leur arrivée à Bruxelles, plusieurs dirigeants européens avaient déclaré qu’il était impératif de trouver une solution pour garantir les finances et l’effort de guerre de l’Ukraine lors des deux prochaines années.

Ils avaient également à coeur de démontrer leur détermination et leur force après ⁠que le président américain Donald Trump a accusé la semaine dernière les pays européens de « faiblesse ».

Carsten Brzeski, directeur d’études en macroéconomie chez ING, a salué l’accord trouvé par les Ving-Sept.

« Si l’Europe n’avait pas trouvé de solution, je dois dire que cela aurait été un désastre du point de vue du symbole », a-t-il déclaré. « Je pense qu’il devrait y avoir suffisamment d’investisseurs intéressés par ce nouveau prêt », a-t-il ajouté.

(Reportage ‌de Lili Bayer, Andrew Gray et Andreas Rinke, avec la contribution de Yuliia Dysa, Olena Harmash, Julia Payne, John Irish, Bart Meijer, Alan ⁠Charlish, Krisztina Than; rédigé par Jean Terzian et Tangi Salaün; édité par Augustin Turpin)

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