L’Iran propose aux Européens une réunion avant de discuter avec les USA, selon des diplomates
par John Irish et Parisa Hafezi
PARIS/DUBAI (Reuters) – L’Iran a proposé de rencontrer les parties européennes à l’accord nucléaire de 2015, peut-être à Rome ce vendredi, si les négociations se poursuivent avec les États-Unis, ont déclaré quatre diplomates lundi, prévenant toutefois que les Européens n’ont pas encore répondu à cette offre.
Cette proposition intervient alors que l’Iran cherche à profiter de la dynamique des négociations avec Washington, qui ont repris à Oman samedi, et à la suite de discussions avec la Russie et la Chine la semaine dernière.
Des responsables omanais ont déclaré qu’un nouveau cycle de négociations entre les États-Unis et l’Iran pourrait avoir lieu le 3 mai en Europe. Aucune décision officielle n’a été prise.
La démarche de l’Iran auprès du Royaume-Uni, de la France et de l’Allemagne, connus sous le nom de « groupe E3 », suggère que Téhéran garde ses options ouvertes et souhaite évaluer la position des Européens sur l’éventuelle réimposition des sanctions de l’Onu avant octobre, date à laquelle une résolution ratifiant l’accord de 2015 expirera.
Deux diplomates du groupe E3 et un diplomate occidental ont déclaré que l’Iran avait adressé une proposition de rencontre possible à Rome vendredi, après les discussions de samedi avec les États-Unis.
Si cette rencontre avec les Européens à Rome n’était pas possible, les Iraniens ont également suggéré des discussions à Téhéran avant cette date, ont précisé les diplomates.
A l’issue des négociations à Oman, une semaine après un deuxième cycle de discussions entre Washington et Téhéran qui s’était tenu à Rome, l’Iran a déclaré que de sérieuses divergences subsistaient.
Un fonctionnaire iranien a confirmé la proposition, mais a déclaré que les pays du groupe E3 n’avaient pas encore répondu.
Les diplomates européens et occidentaux ont déclaré que ceux-ci évaluaient s’il était dans leur intérêt de rencontrer l’Iran maintenant ou d’attendre l’évolution des négociations avec Washington, mais qu’ils excluaient la possibilité d’une réunion à Téhéran.
« RESTER SUR LA MÊME LONGUEUR D’ONDE »
« Il est important de rester sur la même longueur d’onde avec toutes les parties à l’accord de 2015. Il serait donc utile de rencontrer les pays de l’E3 cette semaine avant le prochain cycle de négociations avec les Américains », a déclaré le responsable iranien.
Le ministre iranien des affaires étrangères, Abbas Araqchi, a déclaré jeudi qu’il était prêt à se rendre en Europe pour des discussions, bien qu’il ait suggéré que la balle était dans le camp de européen après que les relations entre les deux parties se sont détériorées.
Téhéran et les pays du E3 se sont rencontrés à plusieurs reprises pour discuter de leurs liens et de la question nucléaire.
La dernière réunion, en mars, s’est tenue au niveau technique et a permis d’examiner les paramètres d’un futur accord visant à garantir un recul du programme nucléaire iranien en échange de la levée des sanctions.
Donald Trump, qui a retiré lors de son premier mandat présidentiel, en 2018, les Etats-Unis du pacte nucléaire conclu trois ans plus tôt entre l’Iran, les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’Onu et l’Allemagne, a menacé d’attaquer l’Iran à moins d’un nouvel accord sur le nucléaire.
L’Occident soupçonne l’Iran de chercher à se doter de l’arme nucléaire, ce que Téhéran nie. La menace de nouvelles sanctions vise à pousser l’Iran à faire des concessions, rendant indispensables des discussions détaillées sur la stratégie entre les Américains et les Européens, selon des diplomates.
« NOUS AVONS BESOIN DE TEMPS »
Les États-Unis ayant quitté l’accord nucléaire de 2015 avec l’Iran, ils ne sont pas en mesure d’activer le mécanisme de réimposition des sanctions, appelé « snapback », au sein du Conseil de sécurité des Nations unies.
Les pays de l’E3 sont donc les seuls signataires de l’accord capables et désireux de mettre en œuvre ce mécanisme.
Prié de dire si la proposition de rencontrer les Européens concernait le mécanisme, le responsable iranien a indiqué que c’était en partie l’objectif.
« Les pourparlers avec les Etats-Unis, en particulier sur le nucléaire, n’avancent pas vite et il est évident que nous avons besoin de plus de temps. Téhéran n’est pas très favorable à un accord intérimaire, en raison du manque de confiance de la partie américaine », a-t-il déclaré.
« Et si, dans le cadre d’un accord intérimaire, nous respectons nos engagements et que l’autre partie ne les respecte pas ? Il faut que les Européens comprennent que nous voulons un nouvel accord et que nous sommes prêts à prendre des mesures pour limiter notre enrichissement, mais nous avons besoin de temps. »
Les ministères des affaires étrangères britannique et allemand se sont refusés à tout commentaire spécifique sur la proposition iranienne de rencontre dans le courant de la semaine. Le Quai d’Orsay n’a pas répondu dans l’immédiat à des demandes de commentaires.
(Reportage John Irish et Parisa Hafezi, version française Benjamin Mallet)
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