L’Europe finit en baisse avec la crainte d’une guerre commerciale
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.par Claude Chendjou
PARIS (Reuters) – Les Bourses européennes ont terminé en baisse mardi, pénalisées par les valeurs exportatrices avec la crainte de nouveaux droits de douane aux Etats-Unis, tandis qu’à Wall Street, les indices évoluent peu en attendant le compte rendu de la dernière réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale.
À Paris, le CAC 40 a fini en repli de 0,87% à 7.194,51 points. Le Footsie britannique a abandonné 0,40% et le Dax allemand a cédé 0,52%.
L’indice EuroStoxx 50 a reflué de 0,79% et le FTSEurofirst 300 de 0,56%. Le Stoxx 600 a mis fin à une série de trois séances consécutives dans le vert en cédant 0,57%.
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones recule de 0,35%, affecté notamment par la chute d’Amgen (-9,54%), dont le médicament expérimental contre l’obésité n’a pas répondu aux attentes. Le Standard & Poor’s 500 avance de 0,29% et le Nasdaq de 0,46%, cet indice à forte composante technologique étant soutenu par les mégacapitalisations comme Nvidia (+0,65%), Microsoft (+1,72%) et Apple (+0,79%). Le sous-indice de la « tech » s’adjuge 0,59%.
Les gains à Wall Street sont toutefois limités dans l’attente de la publication à 19h00 GMT des « minutes » de la Fed qui pourraient fournir des indices sur la trajectoire des taux d’intérêt et la teneur des débats en son sein sur l’impact de la future politique de Donald Trump.
Le président américain élu a précisé lundi une partie de son programme politique en s’engageant à imposer d’importants droits de douanes sur les importations en provenance des trois plus grands partenaires commerciaux des Etats-Unis (Canada, Mexique et Chine).
Les constructeurs automobiles Ford (-2,14%) et General Motors (-7,40%), qui ont des chaînes d’approvisionnement très intégrées au Mexique, aux Etats-Unis et au Canada, souffrent en Bourse.
En Europe, le secteur automobile (-1,71%) a enregistré en clôture l’une des plus fortes baisses de l’indice Stoxx 600. D’une manière générale, les valeurs liées aux exportations ont été délaissées, notamment dans les compartiments des ressources de base (-1,89%) et de l’alimentation et des boissons (-1,05%).
VALEURS EN EUROPE
Amundi a chuté de 5,27%, le principal gestionnaire d’actifs européen ayant été dégradé par JPMorgan et BNP Paribas Exane qui notent des incertitudes en Italie.
Banco BPM a cédé 1,08% alors que son conseil d’administration a annoncé mardi que l’offre d’UniCredit (-1,12%) ne reflétait pas la rentabilité de la banque ni son potentiel de création de valeur pour les actionnaires.
Roche a reflué de 0,83% après l’annonce par le groupe suisse de l’acquisition de Poseida Therapeutics, son partenaire américain spécialisé dans les thérapies cellulaires, pour un montant maximal de 1,5 milliard de dollars.
Orsted a perdu 3,84%, le groupe danois ayant entamé le processus de cession d’une participation dans Hornsea 3, l’un des plus grands parcs éoliens du monde prévu au large des côtes britanniques, selon l’agence Bloomberg.
PRINCIPAL INDICATEUR DU JOUR
La confiance du consommateur aux Etats-Unis s’est améliorée à un rythme plus soutenu que prévu en novembre, avec un indice Conference Board à 111,7 contre 109,6 en octobre.
CHANGES
Le dollar monte mardi de 0,16% face à un panier de six devises de référence, dont l’euro qui se traite à 1,0479 dollar (-0,14%) et la livre sterling qui recule de 0,18% à 1,2544 dollar. Le billet vert est soutenu par les dernières déclarations de Donald Trump sur les droits de douane, qui devraient avoir un impact inflationniste.
En zone euro, plusieurs responsables de la Banque centrale européenne (BCE) se sont dits mardi préoccupés par la faiblesse économique du bloc et les droits de douane prévus aux Etats-Unis, s’attendant à une poursuite de la baisse des taux d’intérêt de l’institution de Francfort.
TAUX
Les rendements des obligations d’Etat de la zone euro ont atteint mardi des plus bas de plusieurs semaines en raison des craintes sur le programme de Donald Trump, tandis qu’un indicateur clé de l’inflation à long terme est passé sous l’objectif de 2% de la BCE.
Le rendement des obligations allemandes à dix ans, référence de la zone euro, a touché en séance un creux de cinq semaines, à 2,19%, avant de clôturer à 2,20%.
Aux Etats-Unis, le rendement des bons du Trésor de même échéance monte de 5,5 points de base, à 4,3179%, dans le sillage du dollar.
« Trump ne cible pas l’Europe – pour l’instant – mais les craintes que des tarifs douaniers suivent inévitablement constituent un autre handicap pour la croissance de la zone euro et pourraient accélérer le retour des taux de la BCE à/en dessous de la neutralité l’année prochaine », a déclaré Kenneth Broux, responsable de la recherche changes et taux chez Société Générale.
PÉTROLE
Les cours pétroliers, qui avaient baissé lundi en raison d’un possible cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, remontent mardi. Le Brent avance de 0,55% à 73,39 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) prend 0,61% à 69,34 dollars.
A SUIVRE MERCREDI:
Publication aux Etats-Unis de la statistique mensuelle sur les revenus et dépenses des ménages, qui inclut l’indicateur d’inflation PCE
(Rédigé par Claude Chendjou)