L’Eglise Porte Ouverte Chrétienne accusée de négligence par la préfète Grand Est, Josiane Chevalier
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.La préfète de la région Grand Est, Josiane Chevalier, accuse l’Eglise Porte ouverte chrétienne de « non-respect des mesures barrières » visant à limiter la propagation du coronavirus Covid-19. Cette accusation est-elle justifiée ?
Invitée de la matinale de France Inter le mardi 17 mars, la préfète Josiane Chevalier a accusé l’Eglise Porte ouverte chrétienne de Mulhouse d’être à l’origine de l’épidémie de coronavirus dans la région du Grand Est (Alsace, Champagne-Ardenne et Lorraine).
L’épidémie est « partie d’un rassemblement évangélique qui a eu lieu dans le Haut-Rhin, avec plus de 3.000 personnes et un non-respect des mesures barrières », a déclaré la préfète du Grand Est .« On paie le prix fort de cette non prise en compte des mesures de base », a-t-elle ajouté.
La Porte Ouverte Chrétienne a-t-elle été négligente ?
Le rassemblement chrétien dont il est question s’est déroulé du 17 au 21 février 2020. Jusqu’au 28 février, la situation épidémique en France était au stades 1, celui où le virus n’était pas sensé être en circulation générale dans la population et qui visait donc à freiner l’introduction du virus en France. Etant donné qu’il n’existait pas de circulation active du coronavirus dans le pays mais seulement des cas sporadiques pris en charge individuellement dans le cadre d’un parcours de soins sécurisé avec identification et surveillance de leurs contacts, les accusations de négligence à l’encontre de la Porte Ouverte Chrétienne sont probablement injustifiées.
Un mot sur la circulation du virus en France
Les trois premiers cas recensés en France le 24 janvier 2020 sont des patients d’origine chinoise ayant séjourné à Wuhan, le foyer d’origine du nouveau coronavirus en Chine centrale. Deux de ces personnes ont été hospitalisées à Paris et une à Bordeaux. Le premier décès lié au Covid-19 est un touriste chinois arrivé en France le 23 janvier 2020, âgé de 80 ans, décédé dans le service de réanimation de l’hôpital Bichat le 15 février.
Au stade 1, le nombre de cas enregistrés en France était de 57. La phase 2 a débuté le 29 février, et on a observé une augmentation des cas dans le pays. Au 13 mars, on dénombrait 3 661 cas dont 164 graves et 79 décès. La France est passée au stade 3 le 14 mars dernier.
Rappelons les mesures nationales
Il convient de rappeler les mesures prises progressivement par des décrets et des arrêtés du ministre chargé de la Santé, en application de l’article L3131-1 du code de la santé publique.
Le 5 mars, alors que la France était encore au stade 2, les rassemblements de plus de 5 000 personnes dans un espace confiné ont été interdits. Jusque-là, un rassemblement comme celui de la Porte Ouverte Chrétienne aurait pu avoir lieu.
Le 10 mars, l’interdiction des rassemblements de plus de 1 000 personnes a été décidée par les autorités.
Le 14 mars, la mesure d’interdiction concernait les rassemblements de plus de 100 personnes.
Le 16 mars 2020, afin de lutter contre l’épidémie de COVID-19, le président Emmanuel Macron a décidé de prendre des mesures pour réduire les contacts et déplacements au strict minimum sur l’ensemble du territoire à compter du mardi 17 mars à 12h00, pour quinze jours minimum.