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La justice britannique rejette la demande de libération d’Assange

La demande de libération sous caution de Julian Assange, fondateur de WikiLeaks, a été rejetée mercredi par la justice britannique qui s’était prononcée deux jours plus tôt contre son extradition aux Etats-Unis.

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Le fondateur australien de Wikileaks, qui est âgé de 49 ans, y est recherché pour espionnage et conspiration pour avoir divulgué, via son site en 2010, des centaines de milliers de documents confidentiels américains, dont des rapports militaires sur l’Afghanistan et l’Irak ainsi que des notes diplomatiques.

Au regard de son comportement passé, il y a de bonnes raisons de croire qu’une fois remis en liberté, il se soustraira à nouveau à la justice, a estimé la juge Vanessa Baraitser, rappelant que les Etats-Unis avaient fait appel de la décision de lundi concernant son extradition.

Malgré le contrôle judiciaire dont il faisait l’objet, Julian Assange a trouvé refuge à l’ambassade d’Equateur à Londres en 2012 pour échapper à son extradition en Suède, où il était alors recherché pour viol, un dossier classé depuis.

Il y est resté enfermé pendant sept ans, avant d’être arrêté le 11 avril 2019 après la révocation de son asile diplomatique.

La fiancée d’Assange, Stella Moris, avec qui il a eu deux enfants, a déclaré que le refus du juge de lui accorder une libération sous caution était une énorme déception et a exhorté les États-Unis à le gracier. WikiLeaks a déclaré qu’il ferait appel de cette décision.

LA LIBERTÉ POUR ASSANGE ?

Clair Dobbin, une avocate représentant les Etats-Unis à l’audience, a déclaré qu’Assange avait fait des efforts extraordinaires pour éviter l’extradition et qu’il pourrait essayer de quitter le Royaume-Uni pour fuir la justice.

« Cette cour ne devrait avoir aucun doute quant aux ressources, aux capacités et aux moyens de M. Assange pour organiser sa fuite vers un autre pays », a déclaré Dobbin.

« Cette cour ne devrait pas non plus se faire d’illusions quant à la volonté d’autres États d’offrir à M. Assange une protection. »

L’avocat d’Assange, Edward Fitzgerald, a exprimé pour sa part ses doutes quant à la volonté du président élu américain, Joe Biden, de mener à son terme la procécure d’extradition d’Assange. La décision britannique sur l’extradition « change tout » et le risque qu’Assange s’enfuie appartient au passé, a-t-il assuré.

Assange aurait vécu à une adresse londonienne avec une étiquette électronique s’il était libéré, a souligné l’avocat.

Après avoir quitté l’ambassade d’Equateur, Assange a été emprisonné pour avoir enfreint les conditions de sa liberté conditionnelle et ses partisans ont perdu des cautions de 93.500 livres (plus de 100.000 euros).

L’avocate Dobbin a déclaré que les États-Unis feraient appel de la décision contre l’extradition d’Assange, ajoutant que ses problèmes de santé mentale n’étaient pas aussi graves que ce que son équipe de juristes avait établi et que la décision avait placé la barre trop haut, car aucun État ne pouvait éradiquer complètement les risques de suicide.

(Michael Holden et Andrew MacAskill, version française Jean-Philippe Lefief et Flora Gomez, édité par Blandine Hénault et Jean-Stéphane Brosse)

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