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Kyiv accepte le principe d’une trêve avec la Russie, Washington restaure ses aides

par Daphne Psaledakis et Pesha Magid

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DJEDDAH (Reuters) – L’Ukraine a accepté la proposition américaine d’un cessez-le-feu de 30 jours avec la Russie et est convenue mardi d’entamer des négociations en vue de parvenir à une paix durable, tandis que les Etats-Unis ont annoncé qu’ils rétablissaient l’aide militaire et le partage de renseignements avec Kyiv.

Washington et Kyiv ont publié un communiqué conjoint à l’issue d’une rencontre en Arabie saoudite entre représentants de haut rang américains et ukrainiens destinée à avancer vers une issue au conflit entre l’Ukraine et la Russie, entré le mois dernier dans sa quatrième année.

Cette annonce marque un net contraste avec la vive altercation, une dizaine de jours plus tôt, entre Donald Trump et Volodimir Zelensky à la Maison blanche. Le président américain a déclaré mardi être disposé à recevoir de nouveau son homologue ukrainien.

La balle est désormais dans le camp de Moscou, auquel la proposition sera transmise dans les prochains jours, a déclaré le secrétaire d’Etat américain, Marco Rubio, à l’issue des discussions à Djeddah avec la délégation ukrainienne menée par Andriy Yermak, haut conseiller du président Volodimir Zelensky.

« Le président (Donald Trump) voudrait que cette guerre ait déjà pris fin », a dit Marco Rubio devant les journalistes. « Donc notre espoir est que les Russes vont répondre ‘oui’ aussi vite que possible, afin que nous avancions vers la seconde phase, celle de négociations réelles », a-t-il ajouté après la publication du communiqué conjoint.

Comment la Russie répondra à la proposition des Etats-Unis demeure incertain, bien que les deux rivaux de la Guerre froide ont ouvert en février en Arabie saoudite de rares pourparlers bilatéraux, dans le sillage d’un entretien téléphonique entre Donald Trump et son homologue russe Vladimir Poutine.

Le chef du Kremlin s’est dit par le passé ouvert à des négociations sur un accord de paix mais a exclu toute concession territoriale, alors que Moscou contrôle environ un cinquième de l’Ukraine depuis l’annexion de la péninsule de Crimée en 2014 et avec les territoires conquis dans le cadre de l' »opération militaire spéciale » lancée le 24 février 2022.

« UN PAS POSITIF »

A Washington, après la publication du communiqué conjoint, Donald Trump a déclaré qu’il s’entretiendrait prochainement avec Vladimir Poutine et a dit espérer qu’un cessez-le-feu complet pourrait entrer en vigueur « dans les prochains jours ».

Le ministère russe des Affaires étrangères, cité par la presse officielle, a dit mardi ne pas exclure des contacts avec des représentants américains.

Considérant la proposition américaine comme « un pas positif », Volodimir Zelensky a déclaré qu’il appartenait désormais aux Etats-Unis de convaincre la Russie d’accepter un cessez-le-feu et que, le cas échéant, l’Ukraine le respecterait immédiatement.

« Une fois l’accord entré en vigueur, ces 30 jours de ‘silence’ nous permettront de préparer avec nos partenaires des documents de travail sur tous les aspects d’une paix fiable et d’une sécurité à long terme », a dit le président ukrainien, qui avait assuré lundi lors d’une visite en Arabie saoudite pour rencontrer le prince héritier Mohammed ben Salman de la position « pleinement constructive » de l’Ukraine.

Kyiv a rapporté que la trêve proposée concernait les lignes de front et ne serait pas seulement une trêve aérienne et maritime – une idée avancée par la France et le Royaume-Uni à laquelle Volodimir Zelensky s’était dit favorable.

Marco Rubio a déclaré que le plan américain serait transmis à la Russie via différents canaux.

Le conseiller à la sécurité nationale de la Maison blanche, Mike Waltz, également présent à Djeddah, a fait savoir qu’il s’entretiendrait dans les prochains jours avec son homologue russe.

Il est attendu que l’émissaire spécial américain pour le Proche-Orient, Steve Witkoff, également impliqué dans les discussions sur l’Ukraine, rencontre une nouvelle fois Vladimir Poutine à Moscou cette semaine.

DES « OPTIONS » POUR DES GARANTIES SÉCURITAIRES

L’Ukraine a réitéré dans le communiqué conjoint que les partenaires européens devaient être impliqués dans le processus de paix. Donald Trump recevra jeudi le secrétaire général de l’Otan, Mark Rutte, a annoncé la Maison blanche.

Les Européens, qui ont multiplié les réunions d’urgence sur la défense et l’Ukraine, répètent que Kyiv doit prendre part en position de force à de quelconques discussions de paix avec Moscou et ne doit pas être poussé à la table des négociations avec son agresseur russe.

Ils souhaitent des garanties sécuritaires à l’Ukraine en cas d’accord avec la Russie, envisageant la possibilité de déployer des troupes de maintien de la paix.

Andriy Yermak a déclaré mardi que des options ont été étudiées pour apporter des garanties de sécurité à Kyiv, sans donner de détails, alors que Washington s’était jusqu’à présent publiquement refusé à offrir de telles garanties à l’Ukraine.

A Bruxelles, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président du Conseil européen Antonio Costa ont salué via le réseau social X l’issue des discussions de Djeddah, décrite comme une « avancée positive qui peut être un pas vers une paix intégrale, juste et durable pour l’Ukraine ».

Emmanuel Macron s’est réjoui des avancées permises par les discussions, « en particulier sur l’idée d’un cessez-le-feu pour 30 jours ». La balle est « clairement dans le camp de la Russie », a ajouté le président français sur la plateforme X.

Le Premier ministre britannique Keir Starmer a félicité Etats-Unis et Ukraine pour une « avancée remarquable ».

ACCORD EN VUE SUR LES MINERAIS UKRAINIENS

Alors que les Etats-Unis étaient le principal allié de l’Ukraine face à l’invasion lancée par la Russie en février 2022, avec des dizaines de milliards de dollars d’aides apportées par l’administration de l’ancien président américain Joe Biden, la donne a changé à Washington avec le retour au pouvoir de Donald Trump le 20 janvier dernier.

Le président américain, qui a répété son intention de mettre fin rapidement au conflit entre l’Ukraine et la Russie, a adopté un ton conciliant avec Moscou, renouant le contact avec Vladimir Poutine, et exercé des pressions sur Kyiv pour accepter ses conditions en vue d’un accord de paix.

Les tensions entre Donald Trump et Volodimir Zelensky, qualifié dans le passé de « dictateur » par le président américain, ont éclaté devant les caméras le 28 février, lors de la visite à la Maison blanche du président ukrainien qui a été écourtée alors qu’elle devait donner lieu à la signature d’un accord sur les minerais rares ukrainiens.

Cet accord, réclamé par Donald Trump pour obtenir par ce biais ce qu’il présente comme le remboursement par Kyiv des aides américaines apportées pendant trois ans, devrait être signé sous peu, a fait savoir mardi le département d’Etat américain. Volodimir Zelensky a confirmé des travaux en ce sens.

Washington a annoncé qu’il allait restaurer avec « effet immédiat » l’aide militaire à Kyiv et le partage de renseignements, suspendus coup sur coup la semaine dernière Donald Trump à la suite de sa vive altercation avec Volodimir Zelensky. Kyiv a déclaré mardi soir que c’était effectif.

Mike Waltz a indiqué que l’aide militaire américaine à l’Ukraine reprendrait dans un premier temps avec des équipements approuvés par l’ancien président américain Joe Biden mais bloqués la semaine dernière.

(Reportage de Daphne Psaledakis et Pesha Magid, avec la contribution d’Anastasiia Malenko, Doina Chiacu, Jonathan Landay et Humeyra Pamuk; version française Jean Terzian)

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