François Provost, l’homme des partenariats de Renault, nouveau DG
PARIS (Reuters) -Renault a annoncé mercredi la nomination de son directeur des achats et des partenariats François Provost comme nouveau directeur général pour succéder à Luca de Meo, parti prendre la tête du groupe de luxe Kering.
Cette nomination pour quatre ans sera effective dès jeudi 31 juillet, a précisé le constructeur automobile français dans un communiqué.
« François Provost dispose des qualités requises pour poursuivre et accélérer la transformation de Renault Group, pour assurer la continuité de son développement, notamment à l’international et dans ses partenariats, pour capitaliser sur son agilité stratégique », a déclaré le groupe au losange dans un communiqué.
« Avec son expertise et sa connaissance de l’entreprise, nous pourrons achever la mise en œuvre de notre plan stratégique, finaliser les termes du suivant et en assurer l’implémentation avec succès », a ajouté Jean-Dominique Senard, président du conseil d’administration de Renault, cité dans le communiqué.
Peu connu du grand public, âgé de 57 ans, François Provost a travaillé étroitement avec son prédécesseur et piloté notamment le plan de transformation de Renault présenté par Luca de Meo lors du Capital Market Day de novembre 2022.
Nommé directeur du Développement international et des partenariats en 2020, puis également directeur des Affaires publiques en 2021, cet homme affable aura pour mission de pérenniser le redressement engagé par son prédécesseur.
Renault, qui publiera ses résultats du premier semestre jeudi, a annoncé qu’il accuserait une perte nette estimée à 9,5 milliards d’euros sur sa participation dans Nissan à fin juin après avoir changé la manière dont il comptabilisait depuis des décennies les actions détenues dans son partenaire japonais.
Le groupe avait nommé mi-juillet son directeur financier Duncan Minto comme directeur général par intérim et abaissé par ailleurs ses prévisions annuelles, citant une détérioration de la dynamique du marché.
UN VIDE COMBLE EN MOINS DE DEUX MOIS
L’annonce mi-juin du départ de Luca de Meo, artisan de la transformation de Renault, après seulement un an de son nouveau mandat, a laissé un vide alors que le groupe préparait son nouveau plan stratégique, « Futurama », dont la présentation était prévue pour novembre.
Ce vide aura été comblé en moins de deux mois. Mi-juillet, Renault a confié l’intérim de la direction générale à son directeur financier Duncan Minto, puis choisi deux semaines plus tard son nouveau directeur général.
Toujours axé sur les partenariats et sur une accélération hors d’Europe, afin de réduire la dépendance de Renault au continent, le nouveau plan vise à inscrire dans la durée le redressement opéré par l’ex-directeur général alors que les défis liés aux objectifs de CO2 et à la concurrence des marques chinoises s’amoncellent en Europe.
« Le conseil d’administration a probablement recherché cette expérience et cette continuité dans la stratégie », commente Michaël Foundoukilis, analyste chez Oddo.
« Un des principaux piliers de la stratégie Futurama du DG sortant consistait à renforcer les partenariats et à s’appuyer davantage dessus », ajoute Rella Suskin, analyste chez Morningstar. « Vu son relatif manque d’échelle, Renault ne peut rivaliser seul avec les budgets de R&D bien plus importants de Volkswagen et Stellantis par exemple. »
S’ALLIER TOUT EN RESTANT Independent
Sous la houlette de Luca de Meo, et avec l’aide de François Provost, Renault a déjà multiplié les partenariats, comme avec Google dans l’infotainment, avec Geely en Corée et à travers l’entité de motorisations essence et hybrides Horse, ou encore avec Volvo Group dans les fourgons électriques.
Cette stratégie a permis au groupe de rester dans la course à l’électrification et aux logiciels, qui requièrent des investissements massifs, mais tout en suscitant l’inquiétude sur une perte du savoir-faire maison et sur la capacité à terme de Renault de rester indépendant.
Le partenariat avec Geely et l’importance croissante de l’ingénierie chinoise pour accélérer des programmes comme Twingo alimentent les mêmes interrogations.
« Cette stratégie interroge quant à la capacité du nouveau directeur à préserver la souveraineté industrielle de Renault et à protéger l’emploi en France sur le long terme », a ainsi réagi le syndicat CGT dans un communiqué publié après l’annonce de la nomination de François Provost.
Michaël Foundokoudis d’Oddo note aussi que François Provost semble moins un spécialiste du produit que Luca de Meo, qui ne cachait jamais sa passion des voitures jusqu’à écrire l’an dernier un « Dictionnaire amoureux de l’automobile », ou encore que Denis Le Vot, autre candidat en lice pour le poste.
Une source proche du dossier avait indiqué mardi que les administrateurs de Renault devaient encore trancher entre François Provost et le patron de la marque « low cost » à succès Dacia, le scénario d’un recrutement interne étant privilégié dans la dernière ligne droite du processus.
En cas de choix externe, les analystes citaient le nom de Maxime Picat, pilier de PSA et ancien directeur des Achats mondiaux de Stellantis.
VOIR AUSSI:
PORTRAIT-François Provost, pilote discret de la transformation de Renault
ENCADRE-Les défis qui attendent le nouveau DG de Renault
(Reportage Gilles Guillaume, avec Benjamin Mallet, édité par Kate Entringer et Augustin Turpin)
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