France: Déficit de 17,4 milliards d’euros en 2020 pour l’Unédic
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.Le déficit du régime d’assurance chômage a atteint 17,4 milliards d’euros à la fin de l’année 2020, une situation financière fortement dégradée par la crise sanitaire, imputable en grande partie à la mise en place de l’activité partielle, a annoncé mercredi l’Unédic en présentant ses résultats financiers.
Seul un quart du déficit provient de l’augmentation des allocations chômage, et un peu plus de 5% de mesures exceptionnelles pour les demandeurs d’emploi, a précisé le Bureau de l’organisme paritaire, lors d’un point presse.
Le financement de l’activité partielle, qui a permis d’atténuer l’impact de l’interruption de l’activité, représente 55% de ce déficit et le report de cotisations ainsi que les autres baisses de recettes sont responsables de 15% de ce besoin de financement.
Hors crise sanitaire, le régime devait revenir à l’équilibre en 2021 (+2,3 milliards d’euros à la fin de l’année) et atteindre 4,2 milliards d’euros en 2022.
La dette de l’Unédic atteindrait ainsi près de 54,2 milliards d’euros en 2020, 64,2 milliards d’euros en 2021 et 70,6 milliards d’euros à la fin de 2022.
Selon les prévisions d’avant-crise, la dette de l’organisme paritaire devait atteindre 38,4 milliards d’euros en 2020, 36,1 milliards en 2021 et 31,9 milliards en 2022.
« D’un point de vue financier, les investisseurs nous font toujours confiance », a dit la présidente de l’Unédic, Patricia Ferrand, précisant que le coût de la dette était « tout à fait » maîtrisé.
Les administrateurs estiment toutefois qu’il serait judicieux de « cantonner ou d’amortir cette dette sur une durée exceptionnelle de plusieurs dizaines d’années », comme l’exécutif l’envisage pour la dette publique.
L’Unédic estime par ailleurs que la fin des aides, corrélée à une conjoncture encore fragile, entraînerait la destruction de 230.000 emplois en 2021. Le nombre de chômeurs indemnisés sur l’année serait donc de 2,95 millions.
Ces destructions seraient néanmoins compensées par la création de 210.000 emplois en 2022, ce qui porterait le nombre total de demandeurs d’emploi indemnisés à 2,8 millions de personnes cette année-là.
Les prévisions tiennent compte des règles du régime d’assurance chômage de février 2021.
Le gouvernement avait prévu d’adapter ces règles en amont de la crise sanitaire. Elles ne sont, à ce jour, pas encore connues dans le détail et font l’objet de discussions entre le gouvernement et les partenaires sociaux.
(Caroline Pailliez)