Chute des actions, le dollar monte, la Fed inquiète
VOUS AIMEZ CHRÉTIENS TV? DONNEZ-NOUS LES MOYENS DE PRODUIRE DE NOUVELLES ÉMISSIONS CHRÉTIENNES EN FAISANT UN DON ICIWall Street est attendue en baisse et les Bourses européennes reculent fortement jeudi à mi-séance tandis que le dollar grimpe en raison des anticipations de resserrement monétaire de la Réserve fédérale dans des marchés déjà frileux face à l’évolution de la crise sanitaire.
Les contrats à terme à Wall Street suggèrent une ouverture en baisse de 0,6% à 0,8% pour les trois principaux indices, qui ont déjà perdu près de 1% mercredi.
À Paris, le CAC 40 perd 2,56% à 6.597,01 points à 11h45 GMT, au plus bas depuis le 30 juillet. À Francfort, le Dax cède 1,77% et à Londres, le FTSE lâche 2,02%.
L’indice paneuropéen FTSEurofirst 300 abandonne 2,02%, l’EuroStoxx 50 de la zone euro recule de 2,02% et le Stoxx 600 de 1,93%.
Les indices européens s’éloignent encore davantage des plus hauts atteints ces dernières semaines après la publication mercredi soir des « minutes » de la Fed montrant que les responsables de la banque centrale américaine ont estimé lors de leur réunion que leur objectif en matière d’emploi – condition de la réduction du soutien de la politique monétaire à l’économie – pouvait être atteint avant la fin de l’année.
« Les inquiétudes concernant la croissance ont refait surface avec la Fed qui se rapproche d’une diminution de ses achats de titres sur les marchés et les déceptions macroéconomiques aux Etats-Unis et en Chine. Les investisseurs craignent que le meilleur de la reprise et des échanges de liquidités soit derrière nous, et deviennent plus prudents dans leur allocation, » a déclaré Emmanuel Cau, responsable de la stratégie actions européennes chez Barclays.
LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET
Les publications de résultats dans le secteur de la distribution se poursuivent aux Etats-Unis, avec des fortunes diverses. La chaîne de grands magasins Macy’s bondit de 9% en avant-Bourse après avoir relevé sa prévision annuelle de chiffre d’affaires mais son concurrent Kohls est indiqué en baisse de 4% après ses trimestriels.
VALEURS EN EUROPE
L’ensemble des secteurs européens sont en baisse à commencer par les compartiments cycliques des matières premières, qui chute de 4,87%, et de l’énergie (-3,1%).
Royal Dutch Shell, TotalEnergies, BP, ArcelorMittal et Anglo American perdent entre 3,26% et 10%.
L’indice Stoxx de l’automobile abandonne 2,61%, pénalisé en outre par l’annonce d’une réduction de la production mondiale du constructeur Toyota en septembre. Volkswagen, qui a prévenu qu’il pourrait devoir réduire la sienne en raison de la pénurie de semi-conducteurs, perd 2,56%.
Les valeurs du luxe, très exposées à la Chine, sont en outre pénalisées par des informations selon lesquelles Pékin envisage un plan de redistribution de la richesse qui pourrait se traduire par une augmentation des impôts des plus riches.
A Paris, Kering chute de 8,08%, LVMH perd 5,31% et Hermès 3,55%. Richemont recule de 6,01% à Zurich, Moncler de 5,06% à Milan et Burberry de 5,41% à Londres.
CHANGES
L' »indice dollar » (+0,23%), qui mesure les variations du billet vert face à d’autres devises de référence, évolue au plus haut depuis fin mars après un pic de neuf mois en séance, soutenu à la fois par les inquiétudes liées au coronavirus et le compte rendu de la réunion de la Réserve fédérale.
Antje Praefcke, analyste de Commerzbank, souligne toutefois que les « minutes » n’ont pas vraiment apporté de nouvelles informations concrètes.
« Le marché n’aura vraisemblablement d’informations plus détaillées qu’en septembre, lorsque la Fed publiera ses nouvelles projections et ses « dot plots ». D’ici là, il est plus judicieux de garder un oeil sur l’évolution actuelle de la pandémie et des données économiques », a-t-elle dit.
Logiquement, l’euro s’en trouve pénalisé et recule de 0,1% à 1,17 dollar, après un plus bas de près de dix mois à 1,1664.
Les devises exposées aux perspectives de croissance mondiale, en particulier chinoise, baissent: les dollars australien et néo-zélandais se déprécient d’environ 0,9%.
TAUX
Sur le marché obligataire, le rendement des Treasuries à dix ans recule de 4,5 points de base, à 1,2283%, se rapprochant d’un plus bas de deux semaines.
Celui du Bund allemand à dix ans suit la tendance et cède plus d’un point de base, à -0,491%.
PÉTROLE
Les cours du brut poursuivent leur recul face aux inquiétudes concernant la demande avec l’augmentation des cas de COVID-19, la hausse du dollar et la hausse surprise des stocks d’essence aux États-Unis la semaine dernière.
Le baril de Brent abandonne 3,15% à 66,08 dollars et celui du brut léger américain (WTI) chute de 3,56% à 63,13 dollars.
MÉTAUX
Le renchérissement du dollar, la situation sanitaire et les craintes pour la croissance chinoise pèsent également sur les métaux industriels: le cuivre perdait près de 3% vers 11h00 GMT après être tombé au plus bas depuis le 1er avril à 8.740 dollars la tonne.
(Laetitia Volga, édité par Marc Angrand)