Christophe Ruggia mis en examen après les accusations d’Adèle Haenel
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.Le réalisateur français Christophe Ruggia, accusé d’attouchements et de harcèlement sexuel par l’actrice Adèle Haenel, a été mis en examen jeudi pour « agressions sexuelles sur mineur de 15 ans par personne ayant autorité » et placé sous contrôle judiciaire, a-t-on appris auprès du parquet de Paris.
Le cinéaste, âgé de 55 ans, avait été placé en garde à vue mardi matin – garde à vue prolongée à l’issue des premières 24 heures – dans le cadre de l’enquête préliminaire ouverte par le parquet de Paris le 6 novembre dernier.
Il a été entendu par des enquêteurs de l’Office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP) puis présenté jeudi à un juge d’instruction.
Dans une enquête publiée en novembre sur le site Mediapart, Adèle Haenel, 31 ans, César de la meilleure actrice en 2015 pour « Les Combattants », accusait Christophe Ruggia d' »attouchements » et « harcèlement sexuel permanent » entre 2001 et 2004.
Le réalisateur avait fait débuter la jeune femme, alors âgée de 12 ans, dans son film « Les Diables », sorti sur les écrans en 2002.
Par ce témoignage, Adèle Haenel a ravivé en France les échos du mouvement #MeToo né à Hollywood en 2017 avec l’affaire Harvey Weinstein, producteur américain accusé d’agressions sexuelles par plusieurs actrices et jugé actuellement à New York.
Les faits rapportés par Adèle Haenel ne sont pas prescrits.
Christophe Ruggia a réfuté ses accusations par la voix de ses avocats avant d’adresser un droit de réponse à Mediapart dans lequel il affirmait avoir « commis l’erreur de jouer les pygmalions avec les malentendus et les entraves qu’une telle posture suscite ».
« A l’époque, je n’avais pas vu que mon adulation et les espoirs que je plaçais en elle avaient pu lui apparaître, compte tenu de son jeune âge, comme pénibles à certains moments », écrivait-il notamment.
Dans un entretien à Marianne en décembre, Christophe Ruggia imputait les accusations de l’actrice au fait qu’il lui avait refusé un film après « Les Diables ».