Boeing: Les grévistes se prononcent sur un nouveau projet d’accord social
SEATTLE (Reuters) – Les employés de Boeing se prononceront mercredi sur un nouveau projet d’accord social qui pourrait mettre fin à la grève entamée il y a plus de cinq semaines, à un moment crucial pour le constructeur d’avions confronté à une crise financière de plus en plus lourde.
Quelque 30.000 travailleurs ont débrayé dans les sites de construction de Boeing de la côte ouest des Etats-Unis le 13 septembre, interrompant la production du 737 MAX, avion le plus vendu du groupe, ainsi que des gros-porteurs 767 et 777.
Depuis lors, Boeing et la direction de l’Association internationale des machinistes et des travailleurs et travailleuses de l’aérospatiale (AIMTA) se sont engagés dans des négociations souvent difficiles, les deux parties s’accusant mutuellement de les saboter.
Le vote débutera à 8h00 heure locale (15h00 GMT), et se terminera à 17 heures. Les grévistes auront le choix d’accepter ou de rejeter l’accord, une simple majorité étant nécessaire pour décider du résultat.
L’offre soumise au vote comprend une augmentation de salaire de 35% sur quatre ans, une prime exceptionnelle de 7.000 dollars (6.490 euros), le rétablissement du plan d’intéressement et des contributions accrues aux plans de retraite.
L’offre précédente, qui proposait une augmentation des salaires et une prime exceptionnelle plus faibles, avait été rejetée par 95% des travailleurs lors d’un vote le mois dernier.
L’approbation des salariés à ce nouvel accord reste cependant incertain. Sur les 14 ouvriers en grève dans la région de Seattle avec qui Reuters s’est entretenu, trois ont déclaré qu’ils accepteraient l’accord, huit qu’ils le rejetteraient et trois qu’ils étaient encore indécis.
« Je suis prêt à attendre pour obtenir un accord un peu meilleur », a déclaré Jeromy Allen, un ouvrier de 53 ans qui souhaite une offre salariale plus élevée et une réduction des coûts de l’assurance maladie.
Un autre ouvrier a déclaré à Reuters qu’il voterait en faveur de l’accord en raison de craintes liées à la suppression de la couverture santé des grévistes par Boeing.
Selon les analystes, cette grève, la première en 16 ans, coûte à Boeing environ 100 millions de dollars par jour. Elle a également provoqué une onde de choc dans la chaîne d’approvisionnement de l’industrie aérospatiale, les entreprises du secteur craignant des pertes d’emplois massives si l’offre est rejetée.
« Vous tenez la vie de gens comme nous entre vos mains », a déclaré Andrew Flores, président de Independent Forge Co., une entreprise familiale californienne qui a déjà licencié certains de ses 26 employés à cause de la grève.
Ce vote a également lieu le jour de la publication des résultats financiers de Boeing pour le troisième trimestre, qui devraient se solder par une lourde perte.
Les agences de notation ont averti qu’elles pourraient rétrograder la dette croissante de Boeing dans la catégorie de « junk » (spéculatif) si la grève se prolongeait.
(Reportage Daniel Catchpole à Seattle, avec la contribution d’Allison Lampert à Montréal et de David Shepardson à Washington, rédigé par Joe Brock ; version française Etienne Breban, édité par Kate Entringer)
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