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Toujours pas de nom pour Matignon, Michel Barnier évoqué, le RN en arbitre

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Plus de 50 jours après la démission du gouvernement de Gabriel Attal, Emmanuel Macron ne lui a toujours pas nommé de successeur à Matignon et la longue liste des candidats possibles incluait jeudi le nom de l’ancien commissaire européen Michel Barnier.

Les négociations traînent alors qu’Emmanuel Macron dit chercher un Premier ministre capable d’échapper à une censure immédiate du Parlement. Les noms de Xavier Bertrand et Bernard Cazeneuve ont largement circulé mais les deux candidats putatifs ne semblent pas avoir bénéficié d’un soutien suffisant.

« Les discussions se poursuivent avec le même objectif : non censurabilité et capacité à bâtir une coalition », a déclaré à Reuters un proche du chef de l’Etat.

L’objectif d’Emmanuel Macron donne de fait au Rassemblement national une position d’arbitre dans le choix du prochain locataire de Matignon.

La formation d’extrême-droite dispose de 126 députés à l’Assemblée nationale, auxquels s’ajoutent les 16 élus emmenés par le président des Républicains Eric Ciotti rallié au RN, ce qui en fait la troisième force politique dans l’hémicycle derrière le camp présidentiel (166 députés) et le Nouveau Front populaire (193).

Le RN réclame un gouvernement qui s’engage à dissoudre le plus tôt possible l’Assemblée nationale et à instaurer un scrutin législatif à la proportionnelle.

« Nous censurons un Premier ministre issu du Nouveau Front populaire, car son programme est dangereux pour le pays (…) Cazeneuve, Bertrand, on censure a priori », a déclaré jeudi sur BFMTV le vice-président du RN et député Sébastien Chenu.

Il n’écarte pas en revanche l’hypothèse de Michel Barnier, dont un proche a confirmé à Reuters que des contacts avaient été pris avec l’Élysée sans en dire plus. La présidence de la République n’a pas commenté cette éventuelle candidature.

Une nomination de Michel Barnier, 73 ans, qui a été ministre sous les présidence de Jacques Chirac puis Nicolas Sarkozy et a conduit au nom de Bruxelles les négociations sur le « Brexit » au Royaume-Uni, « ne fait rêver personne », pointe Sébastien Chenu, ajoutant néanmoins « attendre de voir » si l’ancien commissaire européen « s’engage sur la proportionnelle ».

« Est-ce qu’il est respectueux du Rassemblement national, est-ce qu’il est décidé à s’engager sur la sécurité, l’immigration, le pouvoir d’achat des Français (…) j’attends de l’écouter. »

Sébastien Chenu ne met pas non plus son veto à la nomination de François Bayrou, autre nom qui circule désormais pour Matignon, notant que le maire de Pau et président du parti centriste MoDem est un « homme estimable » et « promoteur de la proportionnelle ».

« On attendra aussi de voir sur quoi il s’engage », indique le député.

« ECHEC » DE MACRON

Le rôle d’arbitre du RN dans les discussions pour Matignon fait grincer des dents au NFP, où l’on continue de réclamer la nomination de la candidate désignée Lucie Castets, écartée fin août par Emmanuel Macron.

Le président de la République « a choisi de se soumettre à Marine Le Pen en écartant la gauche », a dénoncé jeudi la secrétaire nationale des Écologistes Marine Tondelier sur France Info. « C’est elle qui fait la pluie et le beau temps. »

Dans un communiqué, l’alliance de gauche fait le constat de l’insuccès d’Emmanuel Macron à trouver un Premier ministre de coalition.

« Le Président doit se rendre à l’évidence: son choix de refuser a priori tout Premier ministre qui ne lui conviendrait pas, au prétexte d’éviter une censure a posteriori par l’Assemblée nationale, est un échec », peut-on lire.

« Il est donc plus que temps de demander au Nouveau Front populaire et à sa candidate de former un gouvernement », ajoute le NFP, qui plaide pour des accords texte par texte au Parlement.

(Rédigé par Blandine Hénault, avec la contribution d’Elizabeth Pineau)

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