Nicole Belloubet nommée ministre de l’Education nationale et de la Jeunesse
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.Nicole Belloubet, ancienne garde des Sceaux, a été nommée ministre de l’Education nationale et de la Jeunesse en remplacement d’Amélie Oudéa-Castéra, qui ne conserve que le portefeuille des Sports et des Jeux Olympiques à quelques mois des JO de Paris, a annoncé jeudi l’Elysée dans un communiqué.
Au terme du plus long remaniement de l’histoire de la Ve République, le gouvernement est composé de 35 ministres et secrétaires d’Etat.
Promue il y a moins d’un mois à la tête d’un super-ministère cumulant Education, Sports et JO dans le gouvernement de Gabriel Attal, Amélie Oudéa-Castéra paye des polémiques à répétition, liées notamment à la scolarisation de ses enfants dans un établissement privé parisien et à ses critiques contre l’école publique.
« Il y a eu un trouble, un malaise », a admis Gabriel Attal lors d’un entretien accordé à France 2 dans la foulée du communiqué de la présidence. « Ce qui m’importe le plus, c’est que l’on puisse avancer pour l’école », a déclaré le Premier ministre, qui a salué l' »engagement » et la « très grande rigueur » d’Amélie Oudéa-Castéra.
Nicole Belloubet, 68 ans, fut nommée ministre de la Justice en juin 2017 après la démission de François Bayrou, mis alors en cause dans l’affaire des assistants parlementaires du MoDem. Elle avait occupé ce poste jusqu’en 2020.
Cette ex-socialiste, qui enseigne le droit constitutionnel, a été rectrice de l’académie de Limoges puis de celle de Toulouse. Sur France 2, Gabriel Attal a noté l' »expérience locale et nationale » de la nouvelle ministre de l’Education nationale, qu’il dit « totalement alignée » sur la vision de l’exécutif de l’école.
Autre ministre de plein exercice nommé jeudi, le macroniste Stanislas Guerini voit son portefeuille de la Transformation et de la Fonction publiques réévalué.
Attendue depuis plus de trois semaines, la constitution au complet du gouvernement de Gabriel Attal a été retardée par le refus surprise de François Bayrou d’entrer dans l’équipe. Le dirigeant centriste a invoqué mercredi un désaccord de fond avec les deux têtes de l’exécutif.
BAYROU, « PILIER » DE LA MAJORITÉ
Le Premier ministre a écarté l’idée d’un quelconque « incident » avec le chef de file du MoDem, qu’il a décrit comme un « pilier de la majorité, un pilier de la vie politique française ».
« On a convenu ensemble que pour le poste de ministre de l’Education nationale, ce n’était pas forcément la meilleure solution », a dit Gabriel Attal jeudi soir, rejetant tout lien entre la non-entrée de François Bayrou au gouvernement et les doutes formulés par ce dernier à propos de la nomination d’Attal à Matignon.
« Il ne faut pas qu’il y ait de malentendu » entre l’absence de poste ministériel pour François Bayrou et un éventuel désaccord plus large, a assuré le Premier ministre, soulignant que le MoDem est représenté dans le gouvernement.
Plusieurs membres de l’équipe gouvernementale d’Elisabeth Borne ne sont pas reconduits, comme Carole Grandjean (Enseignement et Formation professionnels) Olivier Becht (Commerce extérieur), Laurence Boone (Affaires européennes), Agnès Firmin-Le Bodo (Santé).
Carole Grandjean avait annoncé jeudi sur le réseau social X avoir fait part à Emmanuel Macron et Gabriel Attal de son choix de ne pas exercer de nouvelles fonctions ministérielles.
Le ministre délégué au Logement sortant, l’ancien maire de Dunkerque Patrice Vergriete, est lui aussi écarté au profit du député Renaissance d’Eure-et-Loir Guillaume Kasbarian. Mais il hérite du poste de ministre délégué aux Transports après l’éviction de Clément Beaune.
La députée Renaissance Marie Guévenoux (Essonne) est nommée aux Outre-Mer en remplacement du MoDem Philippe Vigier.
Parmi les entrants, Frédéric Valletoux, député Horizons de Seine-et-Marne et ancien président de la Fédération hospitalière française (2011-2022), épaulera Catherine Vautrin aux fonctions de ministre délégué à la Santé.
Fadila Khattabi, qui était chargée des Personnes handicapées dans le précédent gouvernement, est nommée à l’Autonomie et aux Personnes handicapées.
La députée (MoDem) de Savoie, Marina Ferrari, hérite du portefeuille des Affaires européennes.
Le ministre délégué de l’Industrie sortant, Roland Lescure, voit son périmètre élargi à l’Energie.
Le centriste Jean-Noël Barrot (MoDem), ministre délégué sortant du Numérique, est pour sa part ministre délégué en charge de l’Europe.
Ainsi, le MoDem, dans la tourmente après le refus de François Bayrou d’entrer au gouvernement, compte finalement quatre représentants avec le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau.
(Rédigé par Sophie Louet, édité par Tangi Salaün et Jean Terzian)