Les conservateurs grecs, grands favoris des législatives
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.L’ancien Premier ministre Kyriakos Mitsotakis devrait rapidement retrouver son poste à la tête du gouvernement grec à l’issue des élections législatives de dimanche, dont les conservateurs sont les grands favoris.
Nouvelle Démocratie, le parti de Kyriakos Mitsotakis, a remporté une large victoire aux élections législatives du 21 mai dernier, mais n’a pas atteint le seuil lui permettant de former un nouveau gouvernement à lui seul.
Faute de succès lors des tractations post-électorales pour constituer un cabinet de coalition, la présidente grecque Katerina Sakellaropoulou a convoqué de nouvelles élections ce dimanche et nommé un Premier ministre de transition, le président de la Cour des comptes Ioannis Sarmas.
Avec une avance de vingt points de pourcentage sur son plus proche rival, le parti de gauche Syriza, au pouvoir de 2015 à 2019, Nouvelle Démocratie paraît bien parti pour obtenir la majorité absolue au Parlement et reconduire Kyriakos Mitsotakis, Premier ministre depuis 2019, dans ses fonctions.
D’autant que le nouveau scrutin aura la particularité, contrairement au précédent qui se déroulait à la proportionnelle intégrale, d’octroyer une prime majoritaire au vainqueur.
Les sondages accordent à Nouvelle Démocratie et Syriza environ les mêmes pourcentages de vote qu’en mai dernier, soit plus de 40% pour les conservateurs et environ 20% pour le parti d’Alexis Tsipras.
La campagne électorale a été endeuillée par le naufrage, le 14 juin dernier, d’un bateau de migrants avec des centaines de personnes à bord, sans doute l’un des pires désastres maritimes de l’histoire récente, qui a exposé les divisions des deux grands partis grecs sur la question migratoire.
Selon les observateurs, la polémique qui s’est ensuivie à propos du rôle joué par les garde-côtes a vraisemblablement profité à Kyriakos Mitsotakis.
« (Le débat) a aidé Nouvelle Démocratie parce que la première réaction instinctive de Syriza a été d’émettre des doutes sur la garde-côtes, tandis que Nouvelle Démocratie est apparu comme le protecteur des frontières », a estimé l’analyste politique Apostolos Pistolas.
Les sauveteurs ont secouru 104 personnes mais jusqu’à 750 personnes auraient pris place à bord du navire qui a coulé en Méditerranée. La garde-côtes, qui a suivi l’embarcation avant le drame, a déclaré que les occupants avaient rejeté toutes ses propositions d’aide.
La catastrophe a relégué à l’arrière-plan d’autres grands thèmes évoqués avant les élections du 21 mai, notamment le coût de la vie et l’accident ferroviaire de février dernier, qui a mis en relief les défaillances du système de transports publics.
(Version française Jean-Stéphane Brosse, édité par Blandine Hénault)