L’abrogation du relèvement à 64 ans retoquée par la commission des Affaires sociales
VOUS AIMEZ CHRÉTIENS TV? DONNEZ-NOUS LES MOYENS DE PRODUIRE DE NOUVELLES ÉMISSIONS CHRÉTIENNES EN FAISANT UN DON ICILa commission des Affaires sociales a voté mercredi la suppression de l’article 1 de la proposition de loi du groupe centriste Liot abrogeant le report de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans.
Au terme d’un débat tendu où les élus de gauche ont multiplié les prises de parole, les voix des députés Les Républicains ont aidé le camp présidentiel à empêcher le vote de cet article en séance publique le 8 juin.
L’article a été rejeté à quatre voix près, par 38 voix contre 34.
« Ils voulaient un vote, ils l’ont eu ! L’article 1er de la proposition de loi Liot est supprimé par la commission des Affaires sociales », s’est félicité sur Twitter Jean-René Cazeneuve (Renaissance), rapporteur général du Budget.
En signe de protestation, tous les députés de gauche de la Nupes ont décidé de quitter la commission des Affaires sociales en début d’après-midi.
L’article retoqué devrait être réintroduit en séance le 8 juin par les députés Liot.
Durant les débats, la présidente du groupe La France insoumise (LFI) Mathilde Panot a dénoncé « la dérive mafieuse » de la « macronie », l’accusant de jouer « au loto parlementaire » en ayant recours aux articles « 49.3, 44.3 » et « maintenant l’article 40 ».
Pour contrer l’initiative de Liot, la majorité présidentielle a en effet invoqué l’article 40 de la Constitution qui empêche l’examen d’un texte mettant en péril les comptes publics, jugeant que renoncer à relever l’âge de départ à la retraite revenait à creuser un trou d’au moins 15 milliards d’euros dans les finances de l’Etat.
Mardi, le président de la Commission des Finances Eric Coquerel (La France insoumise) a jugé « recevable » la proposition du groupe Liot, au grand dam du camp présidentiel.
La présidente de l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet (Renaissance) a affirmé qu’elle « prendrait ses responsabilités » pour empêcher le vote de ce texte et la Première ministre, Elisabeth Borne, a dénoncé la « démagogie » de l’opposition.
« Ce texte est anticonstitutionnel, personne n’est dupe », a déclaré la cheffe du gouvernement lors de la séance de questions d’actualité au Sénat.
L’intersyndicale a appelé à une nouvelle journée d’action mardi prochain contre l’impopulaire réforme des retraites, un texte déjà promulgué et appelé à entrer en vigueur en septembre.
(Reportage Elizabeth Pineau, édité par Blandine Hénault)