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Washington offre un « refuge » aux résidents de Hong Kong aux Etats-Unis

par Michael Martina, Ted Hesson et David Brunnstrom

HONG KONG/WASHINGTON (Reuters) – Le président américain Joe Biden a offert jeudi un « refuge » aux résidents de Hong Kong aux Etats-Unis, ce qui pourrait permettre à plusieurs milliers de personnes de prolonger leur séjour dans le pays, en réponse aux mesures jugées attentatoires à l’Etat de droit prises par Pékin dans l’archipel chinois.

Joe Biden a ordonné au ministère de la Sécurité intérieure de mettre en oeuvre un « report d’expulsion » pour un maximum de 18 mois pour les résidents de Hong Kong se trouvant actuellement aux Etats-Unis, en invoquant des « raisons impérieuses de politique étrangère ».

« Au cours de l’année écoulée, la RPC a poursuivi son attaque contre l’autonomie de Hong Kong, sapant les derniers processus et institutions démocratiques, imposant des limites aux libertés académiques et réprimant la liberté de la presse », a déclaré Joe Biden dans le mémo, en référence à la République populaire de Chine.

Le fait d’offrir un refuge aux résidents hongkongais « favorise les intérêts des États-Unis dans la région. Les États-Unis ne faibliront pas dans leur soutien à la population de Hong Kong », a-t-il ajouté.

Cette offre s’appliquera à la plupart des résidents de Hong Kong aux États-Unis, a précisé un responsable américain. Les personnes concernées pourront demander le droit de travailler aux États-Unis, a ajouté le secrétaire à la Sécurité intérieure Alejandro Mayorkas.

Cette mesure montre clairement que les États-Unis « ne resteront pas sans rien faire alors que la RPC ne tient pas ses promesses envers Hong Kong et la communauté internationale », a indiqué la Maison blanche.

Elle est la dernière en date d’une série de mesures prises par Joe Biden pour riposter à ce que son administration juge comme une érosion de l’Etat de droit dans l’ancienne colonie britannique, rétrocédée à la Chine en 1997.

En juillet, le gouvernement américain a imposé de nouvelles sanctions contre des responsables chinois à Hong Kong et mis en garde les entreprises contre l’impact de la nouvelle loi de sécurité nationale, qui facilite, selon ses détracteurs, la répression des militants pro-démocratie et de la presse.

La Chine a riposté le mois dernier en imposant des sanctions à des Américains, dont l’ex-secrétaire américain au Commerce, Wilbur Ross.

« De telles démarches ignorent et déforment les faits, et interfèrent grossièrement dans les affaires intérieures de la Chine », a déclaré le porte-parole de l’ambassade de Chine à Washington, Liu Pengyu, en référence à la dernière annonce des États-Unis.

L’offre de Washington est une tentative de « dénigrer Hong Kong, de salir la Chine et de s’engager dans des actions visant à détruire la prospérité et la stabilité de la ville », a commenté pour sa part le ministère chinois des Affaires étrangères à Hong Kong.

Le ministre britanniques des Affaires étrangères, Dominic Raab, a salué sur Twitter la « décision de cœur » des États-Unis.

Depuis janvier, le Royaume-Uni dispose d’un programme de visa permettant aux résidents de Hong Kong d’effectuer une demande de citoyenneté.

D’autres pays, dont le Canada et l’Australie, ont également pris des mesures pour faciliter l’immigration ou la résidence permanente des hongkongais.

(reportage Michael Martina, Ted Hesson, David Brunnstrom, Daphne Psaledakis et Jarrett Renshaw, version française Camille Raynaud et Valentine Baldassari, édité par Blandine Hénault)

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