Une trêve au Liban espérée « dans les prochaines heures ou jours », dit le PM
BEYROUTH/JERUSALEM (Reuters) – Le Premier ministre libanais par intérim, Najib Mikati, a dit mercredi espérer qu’un accord de cessez-le-feu avec Israël soit conclu dans « les prochaines heures ou prochains jours », alors que la télévision publique israélienne a diffusé ce qu’elle a présenté comme un projet initial d’une trêve de 60 jours.
Le document relayé par la chaîne de télévision publique israélienne Kan, daté du 26 octobre et présenté comme une proposition formulée par les Etats-Unis qui a « fuité », prévoit qu’Israël retire ses troupes du Liban au cours de la première semaine d’un cessez-le-feu de 60 jours.
Citant deux sources au fait du dossier, Reuters a rapporté plus tôt un projet similaire en discussion afin de stopper les hostilités entre le Hezbollah aligné sur l’Iran et Israël.
Le document prévoit également la mise en oeuvre de la résolution 1701 de l’Onu selon laquelle les armes et soldats sont bannis des zones frontalières du sud du Liban, hormis pour l’armée libanaise. Celle-ci sera chargée de surveiller le respect de la résolution, a précisé la chaîne Kan.
Aucun commentaire n’a été obtenu auprès des autorités israéliennes.
Le Hezbollah n’a effectué dans l’immédiat aucun commentaire sur ces informations de presse.
Israël a débuté il y a environ cinq semaines une campagne de bombardements à travers le Liban avec l’objectif annoncé de détruire les capacités du Hezbollah.
L’armée israélienne a également lancé le 1er octobre des incursions terrestres dans le sud du Liban afin de permettre le retour des citoyens israéliens déplacés par les affrontements transfrontaliers en marge de la guerre dans la bande de Gaza.
Tsahal a abattu un grand nombre de dirigeants du Hezbollah, dont Hassan Nasrallah, le chef emblématique du mouvement chiite armé soutenu par Téhéran.
D’après les autorités libanaises, quelque 2.800 personnes ont été tuées au Liban depuis le début de la campagne militaire d’Israël.
Najib Mikati a déclaré mercredi qu’il pensait initialement qu’aucun accord n’était envisageable avant l’élection présidentielle du 5 novembre aux Etats-Unis, mais qu’il était davantage optimiste à l’issue d’un entretien avec Amos Hochstein, l’émissaire spécial américain pour le Proche-Orient.
« Hochstein, au cours d’un entretien téléphonique avec moi, m’a suggéré que nous pourrions parvenir à un accord avant la fin du mois (d’octobre) et avant le 5 novembre », a dit le dirigeant libanais à la chaîne de télévision Al Jadeed.
« Nous faisons tout ce que nous pouvons et nous devons rester optimistes sur le fait que dans les prochaines heures ou prochains jours, nous aurons un cessez-le-feu », a-t-il ajouté.
A Washington, interrogé sur le document diffusé par la chaîne Kan, un porte-parole du conseil de sécurité nationale de la Maison blanche a répondu que « de nombreuses informations et projets circulent ».
« Ils ne reflètent pas l’état actuel des négociations », a ajouté Sean Savett, sans répondre à la question de savoir si le document ayant « fuité » servait de base aux négociations.
(Timour Azhari, Laila Bassam et Maya Gebeily à Beyrouth, Maayan Lubell et James Mackenzie à Jérusalem; version française Jean Terzian)
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