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Une délégation de l’AIEA a inspecté la centrale nucléaire de Zaporijjia

ZAPORIJJIA, Ukraine/KYIV/MOSCOU (Reuters) – Une délégation de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a pu visiter jeudi la centrale nucléaire de Zaporijjia après avoir été bloquée plusieurs heures à une vingtaine de kilomètres du site par de nouveaux bombardements dont Kyiv et Moscou se sont une nouvelle fois rejeté la responsabilité.

Un journaliste de Reuters a vu le long convoi transportant les inspecteurs de l’agence onusienne arriver sur le site où les troupes russes sont présentes en force et une source ukrainienne au fait de la situation a expliqué à Reuters que la mission « pourrait finalement être plus courte que prévu ».

Selon l’AIEA et l’énergéticien public ukrainien Energoatom, le convoi a été retardé pendant trois heures jeudi matin à une vingtaine de kilomètres de la centrale, au niveau d’un point de contrôle encore tenu par les Ukrainiens, le temps que la situation redevienne sûre après les nouveaux bombardements intervenus dans la matinée aux abords du site.

Energoatom a annoncé par la suite sur Telegram que Rafael Grossi, directeur général de l’AIEA et chef de la mission, avait quitté le site qu’il avait visité, et que cinq représentants de l’agence resteraient sur place au moins jusqu’au 3 septembre.

Située dans la ville d’Enerhodar, à environ 120 kilomètres de la ville de Zaporijjia dont elle tire son nom, la centrale nucléaire est tombée sous le contrôle de la Russie début mars, peu après le lancement de l’offensive en Ukraine, mais son fonctionnement reste assuré par des techniciens ukrainiens.

Les abords de la centrale font l’objet depuis plusieurs semaines de bombardements récurrents dont Russes et Ukrainiens se rejettent la responsabilité, alimentant les craintes d’une catastrophe nucléaire et incitant plusieurs pays et organisations internationales à réclamer l’instauration d’une zone démilitarisée.

« SABOTAGE »

Kyiv et Moscou se sont encore une fois accusés mutuellement d’être à l’origine des bombardements survenus jeudi matin.

Dans un message publié sur Telegram, le chef de cabinet du président ukrainien Volodimir Zelensky, Andreï Yermak, a accusé la Russie d’avoir « pilonné (la ville d’)Enerhodar et la zone de la centrale nucléaire de Zaporijjia » jeudi matin pour tenter de « saboter » la mission d’inspection de l’AIEA.

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a déclaré lors d’une conférence à Moscou que la Russie faisait tout ce qu’elle pouvait pour garantir la sécurité de la centrale de Zaporijjia et de la délégation de l’AIEA.

« Nous faisons tout notre possible pour garantir que cette centrale est sûre, qu’elle peut fonctionner en toute sécurité, et pour que la délégation sur place puisse mener son plan à bien », a dit le chef de la diplomatie russe.

Les agences de presse russes, citant le ministère russe de la Défense, ont de leur côté évoqué une « provocation » et une tentative de « sabotage » ukrainienne, rapportant que des troupes d’assaut ukrainiennes avaient lancé une attaque après avoir débarqué par bateau à l’aube près de la centrale.

Selon le ministère russe de la Défense, toujours cité par les agences de presse russes, « des mesures ont été prises » pour « détruire » la soixantaine de soldats ukrainiens engagés dans cette opération, dont la mobilisation de moyens aériens.

UN RÉACTEUR À L’ARRÊT

Reuters n’était pas en mesure de vérifier de manière indépendante la situation sur le terrain mais un journaliste de Reuters présent près de la centrale a confirmé un regain d’intensité dans les combats jeudi matin.

Ces nouveaux bombardements ont entraîné la mise à l’arrêt de l’un des deux réacteurs encore opérationnels – sur les six que compte la centrale – a fait savoir Energoatom jeudi matin.

« A la suite de nouveaux tirs de mortier des forces russes (…) sur le site de la centrale nucléaire de Zaporijjia, la protection d’urgence a été activée et le réacteur opérationnel numéro 5 a été mis à l’arrêt », selon un message d’Energoatom diffusé via Telegram.

Energoatom a précisé que le réacteur n°6 continuait de fonctionner et d’alimenter le réseau électrique ukrainien et couvrait également les besoins pour le fonctionnement de la centrale.

Partie de Kyiv mercredi matin, la délégation de l’AIEA était arrivée mercredi dans la journée dans la ville de Zaporijjia.

Des responsables des autorités prorusses ont laissé entendre que les inspecteurs de l’agence onusienne ne disposeraient que d’une journée pour visiter la centrale, mais Rafael Grossi a réaffirmé sa volonté de parvenir à un accord pour permettre la mise en place d’une mission permanente de l’AIEA sur le site.

« Si nous sommes en mesure d’établir une mission permanente, ou du moins durable, alors la mission sera prolongée. Mais cette première étape va prendre quelques jours », a-t-il déclaré à la presse avant le départ de la délégation de la ville de Zaporijjia.

(Reportage bureaux de Reuters, Tom Balmforth, Max Hunder et Aleksandar Vasovic ; version française Myriam Rivet, édité par Tangi Salaün et Sophie Louet)

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