Tunisie: Saïed donné victorieux de la présidentielle montre un sondage de sortie des urnes
par Tarek Amara
TUNIS (Reuters) – Kaïs Saïed a remporté l’élection présidentielle organisée dimanche en Tunisie, montre un sondage de sortie des urnes, un résultat attendu alors que l’opposition et la société civile considéraient le scrutin comme faussé au bénéfice du président sortant, dont le principal rival a été incarcéré.
Elu pour la première fois en 2019, Kaïs Saïed s’est octroyé deux ans plus tard la quasi-totalité des pouvoirs après avoir dissout le Parlement et gouverne par décret. Plusieurs vagues de répression ont depuis lors été menées contre des opposants et des détracteurs du chef de l’Etat.
La plupart des rivaux politiques de Kaïs Saïed ont été emprisonnés ou déclarés inéligibles.
Il était opposé dimanche à deux autres candidats: son ancien allié Zouhaïr Maghzaoui, secrétaire général du Mouvement du peuple, et le chef du parti d’opposition Azimoun, Ayachi Zammel, considéré comme le principal rival de Kaïs Saïed avant son incarcération le mois dernier.
D’après la télévision publique, citant un sondage de sortie des urnes réalisé par l’institut Sigma, le président sortant a été réélu avec 89,2% des suffrages.
Aucun second tour ne serait donc nécessaire, Kaïs Saïed étant crédité de plus de 50% des voix.
La commission électorale doit communiquer lundi soir les résultats officiels.
Elle a fait savoir après la fermeture des bureaux de vote que le taux de participation était de 27,7%. Il s’élevait à 55% il y a cinq ans.
Plusieurs candidats au scrutin avaient été disqualifiés par la commission électorale, provoquant des soubresauts politiques. Des politiciens opposés à Kaïs Saïed ont également été incarcérés ces derniers mois. Leurs partis n’avaient publiquement soutenu aucun des trois candidats officiels.
Ayachi Zammel a été condamné fin septembre à six mois de prison pour falsification de documents, des accusations qu’il nie. Il avait déjà été condamné une semaine plus tôt à une peine de 20 mois de prison.
Kaïs Saïed bénéficie toujours néanmoins d’un certain soutien des Tunisiens.
« Saïed est le premier président qui a combattu les politiciens corrompus et les hommes d’affaires influents, nous allons donc l’élire et lui renouveler notre soutien », a déclaré Salem Lahmar, un vendeur de fruits.
Malgré la hausse des revenus du tourisme et l’aide financière des pays européens inquiets de l’immigration, les finances publiques sont toujours sous tensions. Les pénuries périodiques et les coupures d’électricité et d’eau se poursuivent.
(Tarek Amara; version française Kate Entringer, édité par Jean Terzian)
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