Trump va « saluer » Al Charaa, lever les sanctions US visant la Syrie
RYAD (Reuters) – Donald Trump a accepté de saluer mercredi en Arabie saoudite le président syrien par intérim Ahmed al Charaa, a déclaré mardi un représentant de la Maison blanche, tandis que le président américain a fait savoir qu’il allait ordonner la levée de toutes les sanctions américaines contre la Syrie.
Ces annonces, effectuées au premier jour de la tournée de Donald Trump dans le Golfe, interviennent alors que des puissances régionales, Arabie saoudite en tête, pressent Washington de revoir sa politique à l’égard de la Syrie, visée par de lourdes sanctions internationales imposées au fil des années jusqu’au renversement en décembre de Bachar al Assad.
Elles marquent une nette victoire pour Ahmed al Charaa, désireux de renouer les liens internationaux de Damas et de stabiliser une Syrie dévastée par plus d’une décennie de guerre.
Dans un communiqué transmis à Reuters, le ministère syrien des Affaires étrangères a salué les commentaires de Donald Trump, qui ouvrent la voie à « un accord de paix historique » et à une « victoire » pour les intérêts américains en Syrie.
Les Etats-Unis ont imposé de lourdes sanctions contre la Syrie durant la présidence de Bachar al Assad, chassé du pouvoir en décembre dernier par une alliance de rebelles dirigée par Ahmed al Charaa.
Donald Trump a déclaré que les sanctions avaient joué un rôle crucial mais qu’il était désormais temps que la Syrie aille de l’avant.
« Je vais ordonner la cessation des sanctions contre la Syrie afin de lui donner une chance de grandeur », a déclaré le président américain lors d’un forum d’investissement à Ryad, première étape de son déplacement dans le Golfe.
« C’est leur moment de briller », a-t-il ajouté. « Nous les retirons toutes. Bonne chance à la Syrie. »
Ahmed al Charaa a dirigé pendant plusieurs années la branche d’Al Qaïda en Syrie, avant de rompre en 2016 ses liens avec le groupe islamiste. Il était à la tête du groupe Hayat Tahrir al Cham, formellement dissous en janvier, que l’Onu et les Etats-Unis ont désigné comme organisation terroriste.
Le président intérimaire syrien avait demandé une exemption de l’Onu pour se rendre ce mois-ci à Paris, afin d’y rencontrer Emmanuel Macron, car il figure toujours sur une liste de sanctions antiterroristes. A l’issue de leur entretien, le président français s’est dit favorable à une levée progressive des sanctions visant la Syrie à condition que les autorités de transition stabilisent la situation dans le pays.
VERS UNE PREMIÈRE RENCONTRE EN VINGT-CINQ ANS
Deux sources au palais présidentiel à Damas ont déclaré mardi à Reuters qu’Ahmed al Charaa se rendrait à Ryad pour y rencontrer mercredi matin Donald Trump.
Il s’agirait d’une première rencontre entre un président américain et un président syrien depuis un quart de siècle. Bill Clinton avait rencontré Hafez al Assad, père de Bachar, à Genève en 2000 dans le cadre d’efforts, finalement vains, pour relancer des négociations de paix entre la Syrie et Israël.
Aucune précision n’a été donnée dans l’immédiat sur le format d’un potentiel entretien entre Donald Trump et Ahmed al Charaa.
Reuters a appris récemment de multiples sources syriennes, régionales et occidentales, que l’Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie poussaient pour qu’ait lieu une rencontre entre les dirigeants syrien et américain.
Les partisans d’un dialogue accru entre Washington et Damas espèrent qu’une rencontre entre Donald Trump et Ahmed al Charaa permettra d’assouplir la position de l’administration américaine et d’atténuer les tensions croissantes entre la Syrie et Israël, alors que l’Etat hébreu a intensifié ses bombardements en Syrie et élargi son occupation près du plateau du Golan.
Le gouvernement israélien a mis en garde les Occidentaux contre l’instauration de relations avec le gouvernement d’Ahmed al Charaa, alors que des représentants israéliens continuent de décrire le président syrien comme un « terroriste ».
En amont de la tournée régionale de Donald Trump, les autorités syriennes ont, selon des sources, cherché à charmer le président américain en adoptant une approche similaire de la politique, faite de « deals », Ahmed al Charaa évoquant l’idée qu’une Trump Tower puisse voir le jour à Damas ou encore que Washington puisse exploiter les hydrocarbures syriens.
Damas mise également sur le fait que Donald Trump a pris l’habitude de s’affranchir de positions traditionnelles des Etats-Unis en matière de politique étrangère, par exemple en allant rencontrer le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un à la frontière entre les deux Corées, en 2019, lors de son premier mandat à la Maison blanche.
(Reportage de Gram Slattery et Pesha Magid, avec Timour Azhari et Feras Delatey à Damas, Humeyra Pamuk à Washington; version française Jean Terzian)
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