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Trump suspend l’aide à l’Ukraine, Zelensky veut « arranger les choses » avec les USA

WASHINGTON/KYIV (Reuters) – Le président ukrainien Volodimir Zelensky a dit mardi regretter sa vive altercation avec le président américain Donald Trump la semaine dernière à la Maison blanche, déclarant vouloir « arranger les choses » avec les Etats-Unis, quelques heures après l’annonce de la suspension des aides militaires apportées par Washington à Kyiv depuis le début de la guerre avec la Russie.

Un représentant de la Maison blanche et une source au fait de la question ont rapporté que les Etats-Unis avaient cessé dans la nuit de lundi à mardi de livrer des armes à l’Ukraine, conformément à la décision de Donald Trump de geler le soutien à Kyiv dans l’optique de le contraindre à accepter les conditions d’un accord de paix discuté par Washington avec Moscou.

La suspension de l’aide militaire américaine, considérée comme cruciale pour repousser l’invasion lancée par la Russie le 24 février 2022, était une annonce prévisible après que Donald Trump et son vice-président J.D. Vance ont vendredi pris à partie Volodimir Zelensky lors de sa visite à la Maison blanche.

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Dans un long communiqué, le président ukrainien a dit mardi « regretter » cette vive altercation, ajoutant être favorable à des négociations de paix et disposé à sceller l’accord sur les minerais ukrainiens, dont la signature a été laissée en suspens quatre jours plus tôt par son départ précipité de Washington.

« Notre réunion à Washington, à la Maison blanche, vendredi, ne s’est pas déroulée comme prévu. Il est regrettable que les choses se soient passées ainsi. Il est temps d’arranger les choses », a-t-il écrit sur le réseau social X.

« Mon équipe et moi-même nous tenons prêts à travailler sous le leadership solide du président Trump afin d’obtenir une paix qui dure », a ajouté Volodimir Zelensky dans son communiqué, sans faire mention de la suspension de l’aide militaire américaine.

Il a remercié les Etats-Unis pour leur soutien ayant permis à l’Ukraine de « maintenir sa souveraineté et son indépendance », alors qu’il lui a été reproché vendredi à la Maison blanche son manque de gratitude à l’égard de Washington.

« CONTRIBUER À UNE SOLUTION »

Volodimir Zelensky a dit vouloir « avancer très vite » en travaillant avec les Etats-Unis pour obtenir un « accord final solide », exprimant son soutien à un processus par étapes qui débuterait par un échange de prisonniers entre l’Ukraine et la Russie ainsi qu’avec une trêve bilatérale aérienne et maritime – une idée figurant parmi les propositions avancées par la France et la Grande-Bretagne.

Selon la source informée de la décision de Washington, les livraisons d’armes à Kyiv ont été interrompues mardi vers 03h30 du matin (01h30 GMT).

« Le président (Donald Trump) a dit clairement qu’il était focalisé sur la paix. Nous avons besoin que nos partenaires soient également engagés en vue de cet objectif », avait déclaré un peu auparavant un responsable de la Maison blanche.

« Nous suspendons et examinons notre aide pour nous assurer qu’elle contribue à une solution », avait-il ajouté sous couvert d’anonymat.

S’exprimant avant le communiqué de Volodimir Zelensky, le Premier ministre ukrainien Denys Chmyhal a assuré que Kyiv entendait « continuer à travailler avec les Etats-Unis à travers tous les canaux disponibles, dans le calme ».

Il a par ailleurs assuré que l’armée ukrainienne disposait « des moyens, des outils nécessaires pour tenir la ligne de front » face à la poussée de l’armée russe, tout en se disant plus inquiet pour l’avenir des systèmes de défense antimissiles Patriot fournis à Kyiv.

Plus critique, le président de la commission des Affaires étrangères du Parlement ukrainien, Oleksandr Merejko, a accusé Donald Trump de chercher à « nous pousser vers la capitulation ».

Le Kremlin a de son côté jugé prématuré de commenter la suspension de l’aide militaire, qualifiant toutefois celle-ci de « meilleur espoir pour la paix », tout en appelant désormais à une levée des sanctions occidentales visant la Russie.

PRESSIONS SUR KYIV, CONCESSIONS À MOSCOU

Parmi les reproches faits à Volodimir Zelensky vendredi, Donald Trump et J.D. Vance ont déploré la réticence du président ukrainien à conclure un accord de paix avec la Russie sans des garanties sécuritaires que les Etats-Unis se refusent à lui accorder.

Washington, qui a engagé des pourparlers bilatéraux avec Moscou le mois dernier en Arabie saoudite, a déjà publiquement accédé à des demandes majeures du Kremlin, dont l’annexion des territoires ukrainiens occupés et le refus de laisser l’Ukraine entrer dans l’Otan.

Les Etats-Unis n’ont cessé d’accentuer la pression sur Volodimir Zelensky depuis l’investiture de Donald Trump le 20 janvier, le président américain allant jusqu’à s’aligner sur les positions du Kremlin en qualifiant son homologue ukrainien de « dictateur » et en reprochant à Kyiv d’être à l’origine de la guerre.

Donald Trump, qui a critiqué son prédécesseur Joe Biden pour les dizaines de milliards de dollars d’aide fournis à l’Ukraine, exige de Volodimir Zelensky qu’il rembourse sa dette en signant sans condition un accord sur l’exploitation des minerais rares ukrainiens au bénéfice des Etats-Unis.

Il a fait comprendre que les investissements américains dans ce domaine constitueraient à ses yeux une garantie de sécurité suffisante contre toute nouvelle attaque russe.

Le président américain a répété lundi, avant l’annonce de la suspension de l’aide militaire, qu’un accord sur les minerais était toujours possible.

Alors qu’il s’est targué de pouvoir mettre fin rapidement à la guerre, Donald Trump a également reproché lundi à Volodimir Zelensky d’avoir déclaré que le conflit était loin d’être terminé, sa « pire déclaration » selon lui.

LES EUROPÉENS DOS AU MUR

La décision de Donald Trump de suspendre l’aide militaire à l’Ukraine a suscité les critiques de l’opposition démocrate au Congrès, comme d’une grande partie de ses alliés européens, dont ont été douchés les espoirs de pouvoir encore compter sur Washington pour parvenir à une paix « juste et durable » entre Kyiv et Moscou.

A Paris, au cours de débats à l’Assemblée nationale sur l’Ukraine, François Bayrou a déclaré que la décision de Washington revenait à abandonner Kyiv et à laisser la Russie gagner.

« Le mot de suspension ne trompe personne », a dit le chef du gouvernement français. « La suspension dans la guerre de l’aide à un pays agressé, ça signifie qu’on abandonne le pays agressé et qu’on accepte, ou qu’on souhaite, que son agresseur l’emporte. »

Réunis dimanche à Londres, les Européens étaient convenus d’élaborer un plan de paix qu’ils pourraient soumettre aux Etats-Unis. Moins de 48 heures plus tard, nombre d’entre eux estimaient, à l’instar du Premier ministre tchèque Petr Fiala, que l’Europe, désormais dos au mur, devait assurer seule sa propre sécurité et augmenter son aide à l’Ukraine.

Cette position ne fait cependant pas l’unanimité au sein de l’Union européenne (UE), la Hongrie, dont le Premier ministre Viktor Orban ne manque pas une occasion d’afficher sa proximité avec Vladimir Poutine comme Donald Trump, ayant au contraire salué la décision du président américain.

A deux jours d’un Conseil européen extraordinaire consacré à l’Ukraine, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a dévoilé mardi un plan de près de 800 milliards d’euros pour renforcer l’industrie de la défense et accroître les capacités militaires des Etats membres de l’UE.

(Andrea Shalal et Gram Slattery à Washington, Olena Harmash et Yuliia Dysa à Kyiv, avec Idrees Ali, Steve Holland et Jasper Ward à Washington, Pavel Polityuk à Kyiv, John Irish à Paris; version française Jean Terzian et Tangi Salaün, édité par Blandine Hénault et Jean-Stéphane Brosse)

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