Trump met sa guerre commerciale en pause, vif soulagement sur les marchés financiers
PEKIN/WASHINGTON/BRUXELLES (Reuters) – Les marchés boursiers mondiaux rebondissaient fortement jeudi après le revirement saisissant opéré la veille par Donald Trump qui a annoncé la suspension pour 90 jours des droits de douane dits « réciproques » tout juste entrés en vigueur, à l’exception notable de la Chine, visée au contraire par des surtaxes encore alourdies.
A Paris, le CAC 40 s’envolait de plus de 6% dans les premiers échanges, se dirigeant vers sa plus forte hausse journalière depuis mars 2022. L’indice parisien avait plongé de plus de 12% depuis le 3 avril et l’annonce la veille par Donald Trump de vastes droits de douane n’épargnant quasiment aucun pays.
L’indice paneuropéen Stoxx 600 grimpe de 5,65%, sa meilleure performance en séance depuis mars 2020 et en Asie, l’indice Nikkei de la Bourse de Tokyo s’est envolé de 9,13%.
Déjà mercredi soir, Wall Street avait fortement rebondi après l’annonce, à la mi-journée, par Donald Trump d’une pause sur les droits de douane. Les principaux indices américains ont enregistré des pourcentages de hausse sans précédent depuis des années.
Les marchés financiers mondiaux ont connu ces derniers jours une volatilité inédite depuis le début de la crise sanitaire du COVID, avec des milliers de millions de dollars de capitalisation boursière effacées à Wall Street en quatre séances consécutives. Traditionnellement considérés comme des actifs refuge, les obligations souveraines des Etats-Unis ont connu un fort mouvement de vente, signe d’une défiance nouvelle face aux actifs financiers américains.
Les contrats à terme sur les indices à la Bourse de New York montraient jeudi un repli de plus de 1% à l’ouverture.
Mises en place à compter de 04h01 GMT, les vastes taxes réciproques ont propagé l’inquiétude d’une récession mondiale et déclenché des mesures de rétorsion de la part de la Chine et de l’Union européenne (UE), tandis que d’autres pays s’étaient gardé de toute contre-mesure en tentant d’obtenir des concessions de dernière minute de la part de Washington.
« J’ai vu hier soir que les gens devenaient un peu mal à l’aise », a déclaré Donald Trump à des journalistes dans le Bureau ovale peu après son annonce. « Le marché obligataire est magnifique maintenant », a ajouté le président américain, disant par ailleurs qu’il fallait « être flexible ».
PÉKIN IMPASSIBLE, L’UE DIT ÉVALUER SA RÉPONSE
Donald Trump s’est toutefois montré intransigeant vis-à-vis de la Chine, dont les produits vont être taxés à compter de jeudi 04h01 GMT à 125%, contre un taux de 104% tout juste entré en vigueur mercredi matin, amorçant une nouvelle escalade de la guerre commerciale entre les deux plus grandes puissances économiques mondiales.
Pékin avait répété qu’il ne céderait pas face au « chantage » des Etats-Unis, annonçant des droits de douane de 84% sur les produits américains à compter de jeudi – une mesure de représailles dénoncée par Donald Trump et citée comme motif du relèvement des taxes américaines à 125%.
La Chine n’aura aucune crainte si les États-Unis maintiennent leurs menaces tarifaires, a déclaré jeudi le ministère chinois des Affaires étrangères.
« La cause américaine ne recueille pas le soutien du peuple et sera vouée à l’échec », a dit le porte-parole du ministère, Lin Jian, lors d’une conférence de presse, ajoutant que Pékin ne resterait pas les bras croisés.
Dans une note publiée jeudi, la banque d’investissement américaine Goldman Sachs a abaissé ses prévisions de croissance du PIB de la Chine à 4% pour 2025 et à 3,5% pour 2026, contre 4,5% et 4,0% prévus auparavant, citant l’impact des droits de douane américains.
Donald Trump, qui n’a pas exclu mercredi après-midi un accord avec Pékin, a expliqué que la pause de 90 jours permettrait de faire avancer le dialogue noué avec Washington par des dizaines de pays désireux de trouver une solution sur les droits de douane.
Jeudi, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a estimé que la décision de Donald Trump constituait une étape importante vers la stabilisation de l’économie mondiale.
L’UE reste déterminée à mener des négociations constructives avec les États-Unis, dans le but de parvenir à des « échanges commerciaux fluides et mutuellement bénéfiques », a-t-elle ajouté dans une déclaration sur X.
Les pays de l’UE ont validé mercredi une première riposte aux droits de douane américains imposés sur l’acier et l’aluminium avec la mise en place de surtaxes sur une série de produits importés des Etats-Unis à compter du 15 avril.
Dans un communiqué, la Commission européenne a indiqué qu’elle prendrait le temps nécessaire pour évaluer la pause instaurée par Donald Trump sur les droits de douane dits réciproques, fixés à 20% pour les produits du bloc, avant de décider des prochaines étapes.
LEVIER DE NÉGOCIATION
Si Donald Trump a mis en pause pour 90 jours un panel de taxes réciproques, entre 11% et 50%, visant les produits de dizaines de pays importés aux Etats-Unis, la taxe « plancher » de 10% va toutefois continuer de s’appliquer durant cette période, a fait savoir la Maison blanche.
Le Canada et le Mexique ne sont pas concernés par l’annonce et les produits canadiens et mexicains continueront à être soumis à des droits de douane de 25%.
Idem, les droits de douane sur l’automobile, l’acier et l’aluminium imposés au préalable vont rester en vigueur, a déclaré la présidence américaine.
Depuis son retour à la Maison blanche en janvier pour un second mandat, Donald Trump a régulièrement menacé les partenaires commerciaux des Etats-Unis de mesures punitives, avant de s’abstenir plusieurs fois à la dernière minute.
Ces revirements incessants du président américain ont déconcerté les dirigeants mondiaux et crispé les patrons d’entreprises, qui déplorent un climat d’incertitude rendant difficile toute planification.
Interrogé par les journalistes, le secrétaire américain au Trésor a rejeté tout lien entre la pause annoncée par Donald Trump et les secousses sur les marchés financiers.
Scott Bessent a ajouté que la décision du président américain récompensait les pays n’ayant pas pris de mesures de représailles contre les Etats-Unis, laissant également entendre que les droits de douane ont été utilisés comme un « levier maximal » de négociation.
« C’était sa stratégie depuis le début », a-t-il dit à propos du chef de la Maison blanche.
(Bureaux de Reuters; version française Jean Terzian et Blandine Hénault; édité par Augustin Turpin)
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