Thaïlande et Cambodge vont négocier un cessez-le-feu, dit Trump
par Shoon Naing et Artorn Pookasook et Susan Heavey
SISAKET, Thaïlande/WASHINGTON (Reuters) -Les dirigeants du Cambodge et de la Thaïlande ont accepté de se rencontrer immédiatement pour travailler à un accord de cessez-le-feu, a déclaré samedi le président américain Donald Trump, qui tente de négocier un accord de paix après trois jours d’affrontements entre les deux pays.
Ces affrontements se sont poursuivis samedi avec l’apparition de nouveaux foyers de tension, la Thaïlande et le Cambodge s’accusant mutuellement d’agression tout en appelant à l’ouverture de négociations.
Dans une série de messages publiés sur son réseau social au cours d’une visite en Ecosse, Donald Trump a indiqué qu’il s’était entretenu avec le Premier ministre du Cambodge, Hun Manet, puis avec le Premier ministre par intérim de Thaïlande, Phumtham Wechayachai, avertissant qu’il ne conclurait pas d’accords commerciaux avec l’un ou l’autre des gouvernements si les combats continuaient.
« Les deux parties recherchent un Cessez-le-feu immédiat et la PAIX », selon le président américain.
Phumtham Wechayachai, dans un message publié sur Facebook, a par la suite remercié Donald Trump et déclaré que la Thaïlande acceptait « en principe » la mise en place d’un cessez-le-feu mais « aimerait voir une intention sincère du côté cambodgien ».
Il a ajouté avoir demandé au président américain « de transmettre à la partie cambodgienne que la Thaïlande souhaite convoquer un dialogue bilatéral dès que possible pour mettre en place des mesures et des procédures en vue du cessez-le-feu et, à terme, une résolution pacifique du conflit ».
Plus de 30 personnes ont été tuées et plus de 130.000 déplacées dans ce qui constitue l’épisode de violences le plus meurtrier entre les deux voisins d’Asie du Sud-Est depuis 13 ans.
Des combats ont éclaté samedi matin dans la province côtière thaïlandaise de Trat et dans celle de Pursat, au Cambodge, selon les deux parties. Ce nouveau front se situe à plus de 100 km des autres points de friction le long de la frontière disputée.
« HÂTE DE CONCLURE NOS ACCORDS COMMERCIAUX »-TRUMP
Les tensions ont éclaté fin mai après la mort d’un soldat cambodgien lors d’un accrochage. Depuis, les deux armées ont renforcé leur présence, sur fond de crise diplomatique qui a fragilisé la coalition au pouvoir à Bangkok.
Samedi, la Thaïlande a annoncé la mort de sept soldats et 13 civils. Le Cambodge a pour sa part dénombré cinq morts parmi les soldats et huit parmi les civils, selon la porte-parole du ministère cambodgien de la Défense, Maly Socheata.
A la suite d’appels à la retenue lancés par ses principaux collaborateurs, Donald Trump s’est directement impliqué samedi.
« Ils ont accepté de se rencontrer immédiatement et de travailler rapidement à un cessez-le-feu et, en fin de compte, à la PAIX ! », a écrit le président américain, affirmant que les deux pays souhaitaient revenir à « la table des négociations commerciales », en référence aux discussions engagées par les Etats-Unis après ses annonces de droits de douane massifs.
« Quand tout sera terminé et que la paix sera proche, j’ai hâte de conclure nos accords commerciaux avec les deux pays ! »
Les ambassades de Thaïlande et du Cambodge à Washington n’ont pas répondu dans l’immédiat à des demandes de commentaires.
Dans la province thaïlandaise de Sisaket, un campus universitaire a été transformé en centre d’hébergement temporaire. Une volontaire a indiqué que plus de 5.000 personnes y étaient accueillies.
À Kuala Lumpur, le Premier ministre malaisien Anwar Ibrahim, président en exercice de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (Asean), a déclaré vouloir poursuivre ses efforts en faveur d’un cessez-le-feu. Le Cambodge soutient cette initiative, que la Thaïlande dit approuver « sur le principe ».
ÉCHANGES DE TIRS
« Il y a encore des échanges de tirs », a déclaré Anwar Ibrahim, cité par l’agence Bernama. Il a demandé à son ministre des Affaires étrangères de « prendre contact avec les ministères concernés » et s’est dit prêt à intervenir personnellement pour « au moins faire cesser les combats ».
Vendredi, l’ambassadeur thaïlandais auprès des Nations unies a affirmé devant le Conseil de sécurité que des soldats avaient été blessés par des mines antipersonnel récemment posées en territoire thaïlandais – des accusations fermement démenties par Phnom Penh. Il a ajouté que le Cambodge avait ensuite lancé des attaques jeudi matin.
« La Thaïlande appelle le Cambodge à cesser immédiatement toute hostilité et tout acte d’agression, et à reprendre un dialogue de bonne foi », a déclaré Cherdchai Chaivaivid, selon un communiqué transmis aux médias.
Le ministère cambodgien de la Défense a accusé Bangkok d’avoir lancé « une attaque militaire délibérée, non provoquée et illégale », tout en mobilisant troupes et équipements à la frontière.
UNE FRONTIÈRE DISPUTÉE DEPUIS DES DÉCENNIES
« Ces préparatifs militaires délibérés révèlent l’intention de la Thaïlande d’étendre son agression et de violer davantage la souveraineté du Cambodge », a affirmé le ministère dans un communiqué publié samedi.
Phnom Penh a appelé la communauté internationale à « condamner avec la plus grande fermeté l’agression de la Thaïlande » et à empêcher toute escalade militaire. Bangkok a réitéré sa volonté de résoudre le différend par la voie bilatérale.
Les deux pays se disputent depuis des décennies plusieurs zones situées le long de leur frontière terrestre, longue de 817 km, notamment autour des temples hindous de Ta Moan Thom et de Preah Vihear, datant du XIe siècle.
La Cour internationale de justice a attribué Preah Vihear au Cambodge en 1962, mais les tensions ont repris en 2008 lorsque Phnom Penh a tenté de faire inscrire le site au patrimoine mondial de l’Unesco.
En juin, le Cambodge a annoncé avoir saisi la Cour pour trancher ses différends avec la Thaïlande, qui dit ne pas reconnaître sa compétence et privilégier une solution bilatérale.
(Avec Panarat Thepgumpanat, Panu Wongcha-um, Chayut Setboonsarng, Juarawee Kittisilpa et Devjyot Ghoshal à Bangkok ; Susan Heavey à Washington et Rozzana Latiff à Kuala Lumpur, rédigé par John Mair; version française Nicolas Delame et Benjamin Mallet)
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