Rencontre entre diplomates européens et iraniens avant le retour de Trump
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.par Parisa Hafezi et John Irish
GENÈVE (Reuters) -Des diplomates européens et iraniens n’ont guère progressé vendredi à Genève sur la possibilité d’engager des pourparlers dans les semaines à venir afin de désamorcer les tensions dans la région, notamment sur le programme nucléaire contesté de Téhéran, avant le retour de Donald Trump à la Maison Blanche.
Plusieurs réunions, les premières depuis l’élection présidentielle américaine du 5 novembre, ont eu lieu dans la ville suisse huit jours après l’adoption par le Conseil des gouverneurs de l’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique) d’une résolution portée par les Européens (E3) critiquant le manque de coopération de l’Iran, un texte fraîchement accueilli par Téhéran.
L’ancien ambassadeur iranien à l’AIEA Kazem Gharibabadi a évoqué une « nouvelle série de discussions franches avec les diplomates français, allemands et britanniques ». « Il a été convenu de poursuivre le dialogue diplomatique dans un proche avenir », a-t-il dit sur le réseau social X.
Un diplomate européen a déclaré que rien de notable n’était sorti de ces rencontres mais que Téhéran s’était montré ouvert à l’idée d’explorer des voies diplomatiques dans les prochaines semaines.
Majid Takhteravanchi, vice-ministre iranien des Affaires étrangères et principal négociateur sur la question du nucléaire, s’est entretenu dès jeudi soir avec le coordinateur de l’Union européenne Enrique Mora avant d’enchaîner les réunions vendredi avec de hauts diplomates britanniques, allemands et français.
Les pays de l’E3, signataires européens de l’accord de 2015 sur le nucléaire iranien, ont adopté une position plus dure à l’égard de Téhéran ces derniers mois, en particulier depuis que l’Iran a accru son aide militaire à la Russie. Ils ont toutefois toujours insisté sur le fait qu’ils souhaitaient maintenir une politique de pression et de dialogue.
Les responsables iraniens déclarent que l’objectif principal de Téhéran est de trouver des moyens d’obtenir la « levée des sanctions » qui lui sont imposées depuis 2018 et l’abandon par Donald Trump, lors de son premier mandat, de l’accord de 2015 et la mise en oeuvre d’une politique de « pression maximale » sur la République islamique.
La résolution adoptée la semaine dernière par l’AIEA exhorte l’Iran à améliorer au plus vite sa coopération avec l’agence onusienne et demande un rapport « complet » destiné à pousser Téhéran à rouvrir des négociations sur son programme nucléaire.
L’Iran a réagi en informant l’AIEA qu’elle prévoyait d’installer davantage de centrifugeuses dans ses usines d’enrichissement de l’uranium.
Lors d’un discours à l’ambassade du Royaume-Uni à Paris, le patron de la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure), Nicolas Lerner, a estimé vendredi que l’éventualité d’une prolifération atomique en Iran était « sans doute (…) la menace la plus critique des mois à venir ».
(version française Camille Raynaud et Jean-Stéphane Brosse)