Regain de tensions entre Arménie et Azerbaïdjan, Paris saisit le Conseil de sécurité de l’Onu
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.(Reuters) – La Russie a appelé mardi l’Arménie et l’Azerbaïdjan à éviter une escalade des violences après des affrontements meurtriers au cours de la nuit sur leur frontière commune, alors qu’un cessez-le-feu conclu sous l’égide de Moscou a été immédiatement rompu d’après la presse locale.
Le ministère russe des Affaires étrangères a annoncé dans un communiqué avoir joué les médiateurs entre les deux ex-républiques soviétiques du Caucase pour la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à partir de 09h00 heure de Moscou (06h00 GMT) ce mardi matin.
« Nous appelons les différentes parties à s’abstenir de nouvelles escalades de la situation, à faire preuve de retenue et à strictement respecter le cessez-le-feu », est-il précisé dans le communiqué du ministère russe des Affaires étrangères.
Des médias locaux ont cependant signalé que cette trêve avait été rompue quelques minutes seulement après son entrée en vigueur.
« L’intensité des hostilités a diminué mais les attaques continuent depuis l’Azerbaïdjan sur un ou deux fronts », a par ailleurs signalé dans la matinée le Premier ministre d’Arménie Nikol Pachinian, lors d’un discours devant le Parlement arménien, selon Interfax.
Le ministère azerbaïdjanais de la Défense a dit mardi que les affrontements dans la nuit avec les forces arméniennes avaient fait 50 morts dans ses rangs.
D’après Interfax, le chef du gouvernement arménien a dit pour sa part que 49 militaires arméniens avaient été tués, après que les forces de Bakou ont lancé l’attaque contre des positions arméniennes.
A l’inverse, les autorités azerbaïdjanaises ont accusé les troupes arméniennes d’avoir ouvert le feu sur leurs positions.
Ce regain de violences dans le litige de longue date opposant Erevan et Bakou au sujet de la région du Haut-Karabakh, a été suivi de nombreux appels à la retenue de la part de la Russie, des Etats-Unis et de l’Union européenne, qui craignent l’émergence d’un nouveau conflit armé dans une Europe déjà confrontée à la guerre en Ukraine.
L’Elysée a fait savoir mardi que la France porterait cette question devant le Conseil de sécurité de l’Onu, dont elle assure actuellement la présidence.
Une guerre de 44 jours a opposé les deux pays à l’automne 2020 autour de l’enclave du Haut-Karabakh, reconnue par la communauté internationale comme partie intégrante de l’Azerbaïdjan et peuplée majoritairement d’Arméniens.
Un accord de cessez-le-feu conclu avec une médiation de la Russie avait mis fin au conflit en novembre 2020, avec le déploiement par Moscou d’une force de maintien de la paix d’environ 2.000 hommes.
(Reportage Reuters, version française Myriam Rivet et Diana Mandiá, édité par Sophie Louet)
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