Philippines: Arrestation de l’ancien président Duterte à la demande de la CPI
MANILLE (Reuters) – L’ancien président des Philippines, Rodrigo Duterte, a été arrêté mardi par Interpol à son arrivée à l’aéroport international de la capitale Manille à la demande de la Cour pénale internationale (CPI), qui a émis un mandat d’arrêt contre Duterte pour sa répression sanglante du narcotrafic lorsqu’il était au pouvoir.
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FAITES UN DON POUR SOUTENIR NOTRE CHAÎNELa juridiction de La Haye, aux Pays-Bas, avait fait savoir qu’elle enquêtait contre Rodrigo Duterte pour des crimes contre l’humanité présumés dans le cadre de la « guerre contre la drogue » livrée sous sa présidence lors de laquelle des milliers de Philippins ont été tués.
Au moment de quitter Hong Kong lundi pour retourner aux Philippines, Rodrigo Duterte a dit être prêt à être arrêté si la CPI demandait sa détention.
Il a par le passé défendu régulièrement sa répression anti-drogue et a nié avoir ordonné à la police d’abattre des suspects hors du cadre de la légitime défense.
Les services de l’actuel président Ferdinand Marcos Jr ont déclaré mardi avoir reçu une copie officielle du mandat d’arrêt, ajoutant dans un communiqué que Rodrigo Duterte a été placé en détention.
Salvador Panelo, ancien avocat de Rodrigo Duterte, a dénoncé une arrestation illégale, accusant la police de n’avoir pas laissé l’un des avocats de Duterte être présent à ses côtés à l’aéroport.
Rodrigo Duterte avait retiré les Philippines du traité de la CPI en 2019 quand la juridiction avait commencé à se pencher sur les accusations d’exécutions extrajudiciaires systémiques. Jusqu’à l’an dernier, Manille avait refusé de coopérer à l’enquête de la CPI.
La promesse d’une « guerre contre la drogue » avait porté Rodrigo Duterte au pouvoir en 2016, après une campagne marqué par de violents discours lors desquels il disait sa volonté de tuer des milliers de narcotrafiquants.
D’après des données de la police, 6.200 suspects ont été tués dans ce qui a été présenté comme des fusillades lors d’opérations de lutte anti-drogue. Mais des groupes de défense des droits civiques ont déclaré que le bilan réel était nettement plus lourd et concernait également des consommateurs tués dans des « circonstances mystérieuses ».
La police a nié toute implication dans des assassinats et a rejeté les accusations d’exécutions systémiques clandestines.
(Kay Johnson et Martin Petty; version française Jean Terzian)
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