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Pelosi exprime à Taiwan la « solidarité » des États-Unis, la Chine fulmine

par Yimou Lee et Sarah Wu

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TAIPEI (Reuters) – La présidente de la Chambre américaine des représentants Nancy Pelosi est arrivée mardi à Taiwan dans le cadre d’une tournée en Asie, la première visite sur l’île d’un responsable américain d’un rang aussi élevé depuis 25 ans, à même d’exacerber à un niveau inédit les tensions entre les Etats-Unis et la Chine.

La Chine, qui considère Taiwan comme une province renégate et n’exclut pas de recourir à la force pour la ramener dans son giron, a dénoncé cette visite et annoncé avoir envoyé immédiatement des chasseurs dans le détroit de Taiwan.

Nancy Pelosi, accompagnée de six parlementaires américains, est arrivée à Taipei à bord d’un avion de l’US Air Force. La délégation a été accueillie à son arrivée à l’aéroport par le ministre taïwanais des Affaires étrangères, Joseph Wu, et la principale représentante américaine sur l’île, Sandra Oudkirk.

Cette visite « honore l’engagement inébranlable de l’Amérique à soutenir la vibrante démocratie taïwanaise », a déclaré Nancy Pelosi dans un communiqué peu après son arrivée. « La solidarité de l’Amérique avec les 23 millions d’habitants de Taiwan est plus importante que jamais, alors que le monde doit choisir entre autocratie et démocratie », a-t-elle ajouté.

Pékin a dénoncé la visite de la présidente de la Chambre américaine des représentants, la décrivant comme une « grave violation de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la Chine ».

Le ministère chinois des Affaires étrangères a dit aussi y voir une atteinte aux « fondements politiques » des relations entre la Chine et les Etats-Unis, alors que la question de Taiwan est « la plus sensible et la plus importante » de ces relations bilatérales.

Il a indiqué s’être plaint fermement auprès des Etats-Unis.

MENACE CONTRE LA DÉMOCRATIE

Alors que des avions de chasse chinois ont survolé le détroit de Taiwan en amont de l’arrivée attendue de Nancy Pelosi, l’armée chinoise a été placée en niveau d’alerte élevée et va mener des « opérations militaires ciblées » en réponse à la visite de la représentante américaine, a annoncé le ministère chinois de la Défense.

Le commandement de l’armée chinoise a indiqué que des exercices aériens et maritimes seront organisés près de Taiwan à compter de jeudi soir. Des essais de missiles conventionnels vont aussi être effectués en mer à l’est de l’île, a-t-il précisé.

Nancy Pelosi, âgée de 82 ans, cadre du Parti démocrate dont est aussi issu le président américain Joe Biden et deuxième dans la hiérarchie de la succession du locataire de la Maison blanche, est de longue date une détractrice de la Chine.

Sa visite à Taiwan s’inscrit dans le cadre d’une tournée en Asie comprenant des déplacements à Singapour, en Malaisie, en Corée du Sud et au Japon.

Dans une tribune publiée par le Washington Post dans la foulée de son atterrissage à Taipei, la présidente de la Chambre américaine des représentants a mis en exergue les raisons de sa visite sur l’île, saluant l’engagement démocratique de Taiwan tout en critiquant la Chine pour avoir alimenté les tensions dans la région ces dernières années.

« Nous ne pouvons rester immobiles pendant que le PCC (Parti communiste chinois) continue de menacer Taiwan – et la démocratie elle-même », a-t-elle écrit, évoquant par ailleurs la « répression brutale » menée par Pékin contre ses opposants politiques à Hong Kong et le traitement des communautés musulmanes du Xinjiang, région dans laquelle la Chine mène un génocide selon les Etats-Unis.

Une foule présente aux abords de l’hôtel où devait séjourner Nancy Pelosi a accueilli avec des cris de joie le cortège transportant la représentant américaine sous haute escorte policière.

A Washington, le porte-parole du conseil de sécurité national de la Maison blanche a déclaré que les Etats-Unis n’allaient « pas être intimidés » par les menaces ou la rhétorique belliqueuse de la Chine.

S’exprimant après l’arrivée de Nancy Pelosi, John Kirby a ajouté que cette visite ne constituait pas une violation de la souveraineté chinoise et ne contrevenait en rien à la politique américaine d' »une seule Chine ».

« Il n’y a pas de raison que cette visite alimente une crise ou un conflit », a-t-il dit.

RENCONTRE MERCREDI AVEC LA PRÉSIDENTE TAÏWANAISE

Nancy Pelosi doit rencontrer mercredi la présidente Taïwanaise Tsai Ing-wen. Des sources ont indiqué qu’elle devrait aussi s’entretenir avec un groupe de militants ouvertement critiques des actions de la Chine en matière de droits de l’homme.

En amont de l’arrivée de la représentante américaine, Pékin a envoyé des avions de chasse dans le sensible détroit de Taiwan, a déclaré une source. Plusieurs bâtiments de guerre chinois se trouvaient déjà dans la zone depuis lundi.

Quatre navires de guerre américains étaient positionnés à l’est de l’île. Le porte-avions USS Ronald Reagan a transité par la mer de Chine méridionale vers la mer des Philippines, à l’est de Taïwan et des Philippines et au sud du Japon, a confirmé mardi à Reuters un responsable de la marine américaine.

La Chine avait mis en garde à plusieurs reprises contre une visite de Nancy Pelosi sur l’île, selon elle à même d’alimenter les tensions dans la région en envoyant un signal encourageant aux partisans de l’indépendance de Taïwan.

Au cours d’un entretien téléphonique la semaine dernière, le président chinois Xi Jinping avait prévenu Joe Biden que les Etats-Unis devaient respecter le principe d’une seule Chine, déclarant qu’il ne fallait « pas jouer avec le feu » avec Taïwan.

Washington n’a pas de relations diplomatiques officielles avec Taipei mais, par la loi, est contraint de fournir à Taiwan les moyens de se défendre.

Avant l’arrivée de Nancy Pelosi, le ministère taïwanais de la Défense avait fait savoir qu’il avait « la détermination, la capacité et la confiance » pour assurer la sécurité de l’île, en ajoutant, sans autres détails, qu’il avait d’ores et déjà prévu une série de plans d’urgence.

Taipei a « renforcé » son niveau d’alerte militaire mardi matin, et ce jusqu’à jeudi midi, a fait savoir l’agence de presse officielle taïwanaise, citant des sources non identifiées.

(Reportage Sarah Wu et Yimou Lee, avec Fabian Hamacher à Taipei, Yew Lun Tian et Ryan Woo à Pékin, Brenda Goh à Shanghai, Patricia Zengerle à Washington; version française Jean Terzian, édité par Jean-Stéphane Brosse et Nicolas Delame)

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