Pékin a respecté les normes chinoises de qualité de l’air en 2021, une première
par David Stanway
PÉKIN (Reuters) – La capitale chinoise, Pékin, a respecté les normes nationales de qualité de l’air pour la première fois en 2021, ont déclaré des responsables mardi, une étape importante saluée par les experts qui préviennent cependant d’un niveau de pollution encore élevé dans l’une des villes les plus peuplées au monde.
« Les améliorations sont réelles (…) et s’observent dans toute la ceinture industrielle entourant Pékin, ainsi que dans une grande partie du reste du pays », a déclaré Lauri Myllyvirta, analyste principal au Center for Research on Energy and Clean Air.
Il a toutefois prévenu que la pollution restait suffisamment élevée pour « constituer un risque permanent pour la santé des habitants ».
A Pékin, la moyenne annuelle des particules fines en suspension dans l’air, dites « PM2,5 », était de 33 microgrammes par mètre cube, soit près de sept fois plus que le niveau de 5 microgrammes recommandé par l’Organisation mondiale de la santé.
Mais ce chiffre a baissé de 13% par rapport à l’année précédente et a atteint pour la première fois la norme de 35 microgrammes fixée par la Chine, ont indiqué des responsables lors d’une réunion d’information mardi.
Yu Jianhua, chef adjoint du bureau de la protection de l’environnement de Pékin, a qualifié de « sans précédent » les efforts déployés par la ville au cours des dix dernières années et la rapidité des progrès observés.
Les habitants de Pékin ont ainsi pu profiter de près de quatre mois supplémentaires de ciel dégagé l’année dernière par rapport à 2013, a-t-il ajouté.
Le président chinois Xi Jinping s’est engagé en 2015 à organiser des Jeux « verts » lors des Jeux olympiques d’hiver de 2022. Pékin et la province voisine du Hebei ont depuis fait d’importants efforts pour développer le gaz naturel, une énergie plus propre, et ont mis en oeuvre une vaste campagne de reforestation.
Elles ont aussi imposé de nouvelles normes plus strictes concernant le carburant des voitures et ont obligé les aciéries et autres sites industriels à installer des équipements de contrôle des émissions.
« Pour continuer à améliorer la situation, il faudra passer du charbon et du pétrole aux énergies propres », a déclaré Lauri Myllyvirta.
(Reportage par le bureau de Pékin; avec la contribution de Kanupriya Kapoor à Singapour, version française Dina Kartit, édité par Blandine Hénault)