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Nucléaire iranien : L’Iran et la Russie optimistes sur les discussions

DUBAÏ (Reuters) – L’Iran et la Russie ont exprimé mardi leur optimisme sur l’avancée des discussions destinées à sauver l’accord de 2015 sur le nucléaire iranien, Téhéran estimant qu’une entente était possible si les autres parties faisaient preuve de « bonne foi » et Moscou rapportant des « progrès indéniables ».

Les pays européens toujours parties prenantes de l’accord ont rappelé pour leur part que le temps pressait, déclarant qu’il restait des « semaines », et non pas des mois, pour sauver l’accord, tandis que les Etats-Unis ont indiqué qu’il était trop tôt pour évaluer les éventuelles avancées dans les discussions.

Un nouveau cycle de pourparlers indirects visant à ramener l’Iran et les Etats-Unis dans le Plan d’action global commun (PAGC, ou JCPOA en anglais) s’est ouvert lundi dans la capitale autrichienne Vienne, où fut signé l’accord de 2015.

Téhéran se focalise désormais sur un seul pan de l’accord, la levée des sanctions économiques visant l’Iran, alors même que des voix dénoncent des avancées de son programme nucléaire que le PAGC était destiné à empêcher.

« Les discussions de Vienne vont dans le bon sens (…). Nous pensons que si les autres parties prenantes continuent de faire preuve de bonne foi lors de ce cycle de négociations à peine entamé, il sera possible de parvenir à un bon accord pour l’ensemble des parties engagées », a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amirabdollahian, dans une vidéo diffusée par la presse officielle à Téhéran.

Le négociateur en chef de la Russie, Mikhaïl Oulianov, a de son côté évoqué des « progrès indéniables ». « La levée des sanctions est activement discutée dans des réunions informelles » des groupes de travail à Vienne, a-t-il dit sur Twitter.

Aux yeux des puissances occidentales, les pourparlers n’ont pas permis d’avancées depuis qu’ils ont repris fin novembre pour la première fois après l’élection présidentielle iranienne de juin dernier, qui a conduit à la victoire de l’ultra-conservateur Ebrahim Raïssi.

LES OCCIDENTAUX RAPPELLENT L' »URGENCE »

Le septième cycle des discussions a pris fin il y a onze jours après que les Iraniens ont réclamé des changements en profondeur du document de travail élaboré lors des précédents cycles plus tôt cette année.

Pour les pays occidentaux, les discussions sur le nucléaire et la levée des sanctions doivent aller de pair, alors que l’Iran demande comme préalable à tout accord la levée des sanctions américaines rétablies par l’ancien président Donald Trump, qui a retiré les Etats-Unis du PAGC en 2018. Téhéran s’affranchit depuis lors par étapes des termes du PAGC, notamment concernant l’enrichissement d’uranium.

Washington estime qu’il est trop tôt pour évaluer l’ampleur des éventuelles avancées obtenues à Vienne, a déclaré mardi le porte-parole du département d’Etat américain.

S’exprimant devant les journalistes, Ned Price a ajouté que les Etats-Unis n’avaient pas constaté de la part de l’Iran une urgence suffisante dans les pourparlers.

Dans un communiqué conjoint, les trois pays européens signataires de l’accord de 2015 – Allemagne, Royaume-Uni et France – ont eux déclaré que des progrès techniques ont été effectués lors du dernier cycle de pourparlers et qu’il fallait désormais se focaliser entièrement sur les questions majeures – en particulier le nucléaire et les sanctions.

Indiquant ne pas vouloir fixer de date butoir artificielle, les E3 ont souligné que « nous nous approchons clairement du point où l’escalade par l’Iran de son programme nucléaire aura complètement vidé le PAGC ».

« Les négociations sont urgentes », ont-ils ajouté, affirmant que leurs délégations faisaient preuve de bonne foi et rappelant qu’il restait quelques semaines seulement pour sauver l’accord.

(Reportage bureau de Dubaï, Miranda Murray à Berlin, William James à Londres, Humeyra Pamuk à Washington; version française Myriam Rivet, Matthieu Protard et Jean Terzian)

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