Nouvelle tentative de cessez-le-feu au Soudan pour l’Aïd el-Fitr
par Khalid Abdelaziz et Nafisa Eltahir
KHARTOUM (Reuters) – Le groupe paramilitaire des Forces de soutien rapide (FSR) a accepté vendredi l’instauration depuis 06h00 heure locale (04h00 GMT) d’un cessez-le-feu de 72 heures au Soudan mais les habitants de la capitale Khartoum et de la ville voisine de Bhari ont fait état de coups de feu alors que les troupes soudanaises se déployaient à pied dans les deux localités.
Le cessez-le-feu annoncé tôt vendredi par les FSR intervient après six jours d’affrontements violents avec l’armée régulière et coïncide avec le début de la fête musulmane de l’Aïd el-Fitr qui marque la fin du mois de jeûne de ramadan.
« La trêve coïncide avec la fête de l’Aïd el-Fitr (…) afin d’ouvrir des couloirs humanitaires pour évacuer les citoyens et leur donner la possibilité de se rassembler avec leurs familles », ont déclaré les FSR dans un communiqué.
L’armée soudanaise n’a pas fait de commentaires et son dirigeant, le général Abdel Fattah el Bourhan, n’a fait aucune mention d’un cessez-le-feu dans un discours pré-enregistré publié sur la page Facebook de l’armée.
A Khartoum, des bombardements et des tirs d’artillerie ont retenti avant l’annonce du cessez-le-feu. Alors que la trêve devait commencer avec les prières matinales de l’Aïd, des témoins ont entendu des coups de feu.
Des habitants ont déclaré que des soldats se déployaient à pied dans certains quartiers, donnant à penser que l’armée se prépare à de nouveaux affrontements.
A Bahri, sur l’autre rive du Nil, des habitants ont aussi fait part du déploiement d’un grand nombre de soldats et dit pouvoir entendre les combats entre les troupes des FSR et l’armée.
Les affrontements, les plus violents dans le pays depuis des décennies, ont été déclenchés par un désaccord sur l’intégration des FSR dans l’armée, nouvel épisode des tumultes liés au partage du pouvoir mis en place à la suite du coup d’Etat militaire de 2021, survenu deux ans après la chute de l’autocrate Omar el Béchir.
Au moins 350 personnes ont été tuées dans les combats qui ont débuté samedi et des milliers de civils ont fui Khartoum.
(Reportage de Khalid Abdelaziz à Khartoum, Nafisa Eltahir au Caire, Bate Felix à Dakar, Clauda Tanios à Dubai, Kantaro Komiya à Tokyo, Fransiska Nangoy à Jakarta; rédigé par Cynthia Osterman et Michael Perry; Blandine Hénault pour la version française, édité par Bertrand Boucey)
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